Par Yahya Habil
Ce n'est un secret pour personne que le phénomène des startups s'est rapidement développé et a eu un impact considérable en Afrique au cours des dernières années.
Parallèlement à l'augmentation de leur nombre, les startups africaines remettent en question les stéréotypes qui prévalent sur le continent et modifient les perceptions.
Plus important encore, elles sont devenues des acteurs importants des économies africaines, puisqu'elles ont eu un impact positif sur les économies de plusieurs pays africains, démontrant ainsi leur potentiel à propulser le continent vers une puissance économique.
L'Afrique a une population jeune qui a l'esprit d'entreprise. Environ 60 % de la population africaine a moins de 25 ans, ce qui fait de l'Afrique le continent le plus jeune du monde. Cela se traduit par une importante population de jeunes et met en évidence l'immense potentiel d'innovation, d'esprit d'entreprise et de croissance économique de l'Afrique sous l'impulsion des jeunes.
Face à des défis tels que le chômage et la pauvreté, certains pays ont su exploiter l'énergie et le talent des jeunes pour stimuler le développement durable, donnant ainsi une lueur d'espoir au reste du continent et changeant en fin de compte le paysage économique.
Les startups africaines génèrent des emplois, des recettes fiscales et des investissements étrangers, ce qui donne de l'espoir au continent. Le nombre d'emplois créés par les startups financées a connu une croissance significative, démontrant leur impact positif sur les économies africaines.
En outre, ces startups diversifient des secteurs tels que l'énergie, l'agriculture, les soins de santé, le transport, la logistique et la main-d'œuvre, contribuant ainsi à la croissance économique.
Leur impressionnante capacité à générer des revenus et leur attrait pour les investissements illustrent leur potentiel à stimuler le PIB et la prospérité de l'Afrique.
Des pays africains comme le Kenya, le Rwanda et le Nigeria sont les fers de lance de la révolution des startups sur le continent, se positionnant comme des centres florissants d'innovation et d'entrepreneuriat.
Ces pays ont été témoins d'une explosion de l'activité des startups, et nombre de leurs entreprises locales ont attiré d'importants investissements étrangers qui, en fin de compte, aident les startups à étendre leurs activités et à s'implanter dans plusieurs pays africains.
Ces investissements ne fournissent pas seulement des capitaux pour la croissance, mais apportent également une expertise et des réseaux précieux qui contribuent au succès des startups.
Le Kenya, par exemple, est devenu un acteur de premier plan dans l'écosystème africain des startups. Grâce à sa vitesse d'accès à l'internet et à son accès au marché africain, il a suscité l'intérêt du monde entier, ce qui en a fait un point névralgique pour les startups.
Elle accueille aujourd'hui des start-ups uniques qui exploitent véritablement les caractéristiques particulières de l'Afrique. L'une d'entre elles est M-Kopa Solar, qui propose des solutions d'énergie solaire payantes aux clients non raccordés au réseau.
L'entreprise a attiré d'importants investissements étrangers, notamment un investissement de 50 millions de dollars de la part de la Société financière internationale (SFI), membre du groupe de la Banque mondiale.
Cet investissement a permis à M-Kopa Solar d'étendre ses activités et d'atteindre davantage de clients au Kenya et dans d'autres pays africains.
Un autre exemple est celui de Twiga Foods, une startup kenyane de l'agro-technologie qui met en relation les agriculteurs et les détaillants par l'intermédiaire de sa plateforme en ligne, révolutionnant ainsi la chaîne d'approvisionnement en produits frais.
L'entreprise a attiré d'importants investissements étrangers, notamment un investissement de 30 millions de dollars mené par Goldman Sachs.
Ce financement a permis à Twiga Foods d'étendre ses activités, d'améliorer l'accès des agriculteurs aux marchés et de rationaliser la distribution des produits, ce qui profite à la fois aux agriculteurs et aux détaillants.
De même, le Rwanda a créé un environnement favorable à l'épanouissement des startups. En tirant parti de leurs atouts uniques, tels que l'engagement du gouvernement à encourager l'esprit d'entreprise et la centralité géographique du pays, les startups rwandaises saisissent les occasions de résoudre des problèmes urgents et de stimuler l'innovation dans tous les secteurs.
Cela est évident pour de nombreuses startups, comme Zipline, une startup rwandaise qui exploite le plus grand réseau de livraison de fournitures médicales par drone au monde.
L'entreprise a reçu d'importants investissements étrangers, notamment un investissement de 190 millions de dollars mené par Baillie Gifford, une société d'investissement écossaise, et Temasek, une société d'investissement singapourienne.
Ce financement a permis à Zipline d'étendre ses services de livraison par drone au Rwanda et dans d'autres pays, afin de fournir des fournitures médicales essentielles aux régions isolées.
Kasha est une autre startup qui s'adresse spécifiquement aux femmes, ce qui témoigne de l'immense dynamisme de l'Afrique en matière d'égalité entre les hommes et les femmes. Elle exploite une plateforme de commerce électronique pour les produits de santé et de soins personnels destinés aux femmes.
L'entreprise a attiré des investissements étrangers, notamment des fonds de la Société financière internationale (SFI) et de Finnfund, une société finlandaise de financement du développement.
Ces investissements ont permis à Kasha d'élargir sa gamme de produits, d'améliorer ses capacités logistiques et d'offrir à un plus grand nombre de femmes des produits de santé et de soins personnels essentiels.
Dernier point, mais non des moindres : le Nigeria, l'une des plus grandes économies d'Afrique, offre un terrain fertile pour les start-ups. Avec une population en plein essor, un emplacement stratégique et un écosystème technologique dynamique, les startups nigérianes ont également attiré des investissements étrangers substantiels.
Andela en est un exemple frappant, qui démontre clairement que le pays dispose d'un vaste réservoir de compétences locales. Il s'agit d'une startup spécialisée dans la fourniture de développeurs de logiciels africains qualifiés à des entreprises technologiques mondiales.
L'entreprise a attiré d'importants investissements étrangers, notamment un cycle de financement de série C de 40 millions de dollars mené par CRE Venture Capital et DBL Partners.
Balises d'inspiration
Cet investissement a permis à Andela d'étendre ses activités, de former davantage de développeurs et d'étendre sa portée au-delà du Nigeria à d'autres pays africains.
Kobo360 est également un exemple de startup qui montre la capacité de l'Afrique à répondre à ses propres besoins. Il s'agit d'une startup qui propose une plateforme logistique à la demande reliant les entreprises à des services de camionnage fiables.
L'entreprise a reçu des investissements étrangers, notamment une série de 30 millions de dollars, un cycle de financement mené par Goldman Sachs.
Ce financement a permis à Kobo360 d'étendre sa flotte, d'améliorer sa plateforme technologique et d'établir une forte présence dans le secteur de la logistique en Afrique.
Le pouvoir de transformation des startups dans le paysage économique africain ne peut être sous-estimé. Ces entreprises innovantes ont le potentiel de remodeler l'avenir du continent, mais leur succès dépend de la capacité à surmonter des défis considérables et à créer un environnement propice à la croissance.
S'attaquer à des problèmes tels que la corruption, garantir la liberté d'expression et améliorer les infrastructures sont des étapes cruciales pour libérer le potentiel entrepreneurial de l'Afrique et favoriser une prospérité économique durable.
L'impact des startups africaines actuelles va au-delà des gains économiques ; elles servent également de phares d'inspiration, offrant de l'espoir à une génération et ouvrant la voie à des lendemains plus radieux.
L'autonomisation et la croissance économique dont témoignent ces startups offrent à l'Afrique un avenir prometteur.
Yahya Habil est un journaliste libyen indépendant spécialisé dans les affaires africaines. Il est actuellement stagiaire auprès d'un groupe de réflexion basé à Abu Dhabi.
Avertissement : les points de vue exprimés par l'auteur ne reflètent pas nécessairement les opinions, les points de vue et les politiques éditoriales de TRT Afrika.