L'Algérie importe des quantités importantes de bœuf et de viande d'agneau pour faire face à l'explosion de la demande de viande attendue pendant le mois sacré du Ramadan, dans l'espoir de stabiliser les prix alors que l'économie du pays ne va pas trop bien.
Ce pays d'Afrique du Nord, riche en pétrole, fait partie des pays qui s'efforcent d'importer de la nourriture et du carburant, dans l'espoir de répondre aux besoins des Algériens qui préparent des festins nocturnes après le jeûne observé du lever au coucher du soleil.
Pour les Algériens qui se pressent dans les supermarchés de viande importée, tenus par des bouchers en blouse blanche, l'arrivée de bœuf provenant d'aussi loin que l'Australie suscite à la fois excitation et scepticisme.
"L'ouverture de magasins comme celui-ci est une bouffée d'air frais pour ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter de la viande locale. Comme vous l'avez vu, le produit est de haute qualité, et c'est tant mieux", a déclaré Rabah Belahouane, un enseignant à la retraite, après avoir fait la queue pendant 30 minutes devant un nouveau magasin.
En important des produits alimentaires, l'Algérie espère éviter la flambée des prix qui affecte ceux qui ne peuvent pas se permettre d'acheter de la viande rouge locale.
Ailleurs, la Tunisie voisine prévoit d'importer des bananes d'Égypte, tandis que le Mali compte sur des dons de carburant de la Russie.
Pour l'Algérie, la décision d'importer 100 000 tonnes de viande rouge pendant le ramadan annule une politique antérieure interdisant l'importation de ces produits.
Cette politique visait à soutenir les producteurs nationaux, mais elle a suscité des réactions négatives en raison de la flambée des prix de la viande locale.
"Le président a décidé de rouvrir les importations afin de permettre aux citoyens ordinaires de manger de la viande à un prix raisonnable et de ne pas avoir à supporter les bouchers qui vendent la viande locale, bien que de meilleure qualité, à des prix impossibles", a déclaré la semaine dernière le ministre algérien du commerce, M. Tayeb Zitouni.
Le plan d'importation intervient alors que les prix de la viande restent élevés par rapport au revenu médian et au salaire minimum en Algérie, un pays qui s'efforce de maîtriser l'inflation et le coût de la vie.
L'Algérie, dont la population est grande consommatrice de viande, importe en moyenne 103 889 têtes de bétail par an, y compris des animaux reproducteurs, des bovins d'engraissement et des bovins de boucherie, selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé animale publiés avant le Ramadan.
L'Algérie importe également des haricots et des oignons pour faire face aux pénuries récurrentes dans les supermarchés et pour éviter la flambée des prix constatée pendant le mois sacré de l'année dernière.