Par Devaux Tanjona
TRT Afrika - Antananarivo, Madagascar
Les Malgaches ont été appelés à élire son nouveau président pour le mandat 2024-2028. Un scrutin inédit pour la Grande Ile marqué par la contestation du processus électoral par le collectif des candidats de l'opposition.
L’affluence des électeurs varie d’un centre de vote à l’autre, mais, le faible taux de participation semble une contante. Sitôt les centres de votes clôturés, le dépouillement a commencé vers 17 heures 30.
Au centre de vote 106 de l’Ecole Primaire Publique à Ankorondrano, 319 électeurs sur les 674 inscrits sur la liste électorale se sont présentés aux urnes.
Le taux de participation était de 47%, ce qui est assez élevé par rapport à la moyenne dans la capitale.
Le président Andry Rajoelina s'est dit confiant dans sa réélection, balayant du revers de la main les semaines de protestations qui ont secoué la nation insulaire de l'océan Indien.
Mais la plupart des candidats de l'opposition ont désavoué le vote.
Désaveux de la population selon le collectif
"C’est le taux de participation le plus bas dans l’histoire électorale de Madagascar. Le peuple malgache a montré sa maturité politique et a respecté les consignes de ne pas cautionner cette élection mal préparé et non inclusive". "Le grand vainqueur de cette élection est sans doute l’abstention " a dit Hajo Andrianainarivelo du collectif des opposants.
"C’est un désaveu total de la population vis-à-vis des institutions organisatrices des élections à savoir la HCC et la CENI. Nous continuons à faire appel aux autorités civiles et militaires, les partenaires de Madagascar à trouver un moyen pour organiser une élection acceptée par tous" conclut, le collectif des candidats de l'opposition.
A Antananarivo, le taux de participation était aux alentours de 20 à 30 %.
A Betania Toliara, 204 électeurs sur les 552 inscrits se sont déplacés pour aller voter. L’ancien député de Toliara I, fait partie des trois candidats qui ont fait la campagne électorale. Siteny Randrianasoloniaiko et son équipe annoncent les premières anomalies.
"Beaucoup de nos délégués électoraux n’ont pas pu accéder dans les centres de vote. Nous allons interpeller la Commission électorale nationale indépendante", a fait savoir Siteny Randrianasoloniaiko.
Craintes des missions diplomatiques
"Ces élections ont l’attention des États-Unis et de la communauté internationale; le monde a les yeux rivés sur Madagascar. L'Ambassade des États-Unis à Madagascar note que la journée des élections s'est déroulée jusqu'à présent dans le calme, sans qu'aucun incident violent n'ait été signalé", indique l’ambassade des USA au Madagascar.
"La mission diplomatique des États-Unis reste déterminée à soutenir les aspirations du peuple Malagasy qui exerce son droit à participer à l'avenir de sa nation. Cependant, nous sommes préoccupés par les rapports à travers le pays qui indique un faible taux de participation" ajoute-telle dans un communiqué.
La représentation des États-Unis et d'autres observateurs ont signalé quelques irrégularités dans les bureaux de vote.
"Les États Unis et d'autres ambassades, des organisations internationales et des observateurs internationaux se réuniront pour examiner et vérifier les informations au cours des jours et des semaines à venir concernant le déroulement des élections pendant le vote, le dépouillement et le transport des bulletins de vote", annonce le communiqué de l’Ambassade des Etats-Unis à Madagascar.
Les missions d’observations électorales internationales ne se sont pas encore prononcées. L’observatoire national Safidy a aussi relevé quelques régularités dans les centres de votes dans toute l’ile.
"Certains électeurs qui n’ont pas de carte d’identité nationale voire même, des électeurs qui ne sont même pas sur la liste électorale ont pu voter", a détaillé Stellah Ramahefarisoa.
Les résultats provisoires du premier tour seront publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 24 novembre. L’annonce des résultats officiels par la Haute Cour Constitutionnelle est attendue le 30 novembre.