À quelques heures de la présentielle malgache fixée au jeudi 16 novembre, un couvre-feu a été instauré sur l'ensemble de la capitale Antananarivo par les autorités malgaches.
"Face aux divers actes de sabotage qui se sont déroulés" mardi soir, "je vais sortir un arrêté d'ici peu instaurant un couvre-feu à partir de 21H00" (18H00 GMT) et "jusqu'à 04H00 du matin" (01H00 GMT), avait déclaré peu avant mercredi le général Angelo Ravelonarivo, le préfet de la circonscription, lors d'une conférence de presse à Antananarivo.
Évoquant l'"incendie d'un bureau" de vote et "la destruction de divers matériaux électoraux", le préfet a mis en garde contre des actions menant à de possibles arrestations avec "circonstance aggravante en cette période électorale".
Les Malgaches sont appelés aux urnes jeudi pour choisir leur prochain président. Les bureaux ouvrent à six heures du matin (03H00 GMT). Onze millions d'électeurs inscrits devront choisir entre treize candidats.
Le président sortant Andry Rajoelina, 49 ans, brigue un second mandat. Mais les tensions avec l'opposition, sur la grande île de l'océan Indien, sont vives : dix opposants et candidats rassemblés au sein d'un collectif, dont les anciens présidents Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana, ont appelé mardi les électeurs à ne pas voter.
Ils contestent l'éligibilité de Rajoelina après un récent scandale autour de sa double nationalité française et malgache, et réclament une suspension du processus électoral.
Les opposants ont multiplié les appels à manifester à Antananarivo depuis début octobre. Les rassemblements, régulièrement dispersés au gaz lacrymogène, n'ont toutefois remporté le soutien que de quelques centaines de participants.
Les opposants, qui réclament une intervention de la communauté internationale, ont annoncé leur intention de poursuivre les protestations dans les prochains jours.
Le scrutin, initialement prévu le 9 novembre, avait été reporté d'une semaine le mois dernier à la suite de la blessure d'un candidat lors d'une manifestation.
Washington et l'Union européenne ont exprimé leur "préoccupation" et dénoncé un usage disproportionné de la force contre l'opposition.