Par Devaux Tanjona
TRT Afrika - Antananarivo, Madagascar
11 millions de malgaches sont appelés aux urnes ce jeudi 16 novembre 2023 pour élire son président de la République pour les cinq prochaines années. Cette élection a été marquée par la contestation et le boycott de 10 candidats sur les 13 en lice. Les bureaux de votes sont ouverts depuis 6 heures du matin (03 heures GMT).
A Antananarivo comme dans les autres villes du pays, l'affluence des électeurs varie d’un quartier à l’autre. Aucun incident majeur n'a été constaté dans la matinée, à l'exception de quelques retards dus à des soucis organisationnels.
"Tout se passe dans le calme. Nous ne pouvons pas encore parler du taux de participation à l’heure actuelle. Les électeurs qui ne disposent pas de carte électorale, mais, qui sont inscrits sur la liste électorale, peuvent voter avec une carte d’identité nationale", a fait savoir, Dama Andrianarisedo, président de la Commission électorale nationale Indépendante (CENI).
Les résultats provisoires seront publiés au plus tard le 24 novembre 2023.
Longue file d’attente à Ambatobe
Dans le bureau de vote de l'ancien président candidat, Andry Rajoelina, logé au Lycée agricole d'Ambatobe, les électeurs se sont déplacés en masse. A 9 H (heure locale), une longue file d'attente a été constatée devant les bureaux de vote. Une jeune étudiante de 18 ans vote pour la première fois lors de ce premier tour des élections présidentielles.
"Voter c'est un devoir citoyen. Lors des campagnes électorales, un candidat m'a convaincu et c'est la raison pour laquelle, je me suis déplacée" , a confié, Erica à TRT Afrika.
Andry Rajoelina a déja voté. L'ancien chef de l'etat était accompagné de sa femme et de leur deux enfants. " C'est un devoir de voter et c'est pour cela que j'incite la population à aller voter, c’est la seule voix d’accéder au pouvoir dans les règles constitutionnelles " a-t-il déclaré. Et d'ajouter : " Moi, je joue toujours dans la transparence et vous allez constater que les élections à Madagascar se passent toujours dans les règles de l'art".
De son côté, le candidat Sendrison Raderanirina a voté à Amongy Ambositra, un district situé à 263 km de capitale. "Cette élection déterminera l’avenir de notre pays pour les cinq années à venir" a-t-il déclaré à la sortie du bureau de vote.
A l’école primaire publique d’Ivandry situé dans le district du 5e Arrondissement, les électeurs se comptent au compte-gouttes. Le candidat, Siteny Randrianasoloniaiko était attendu dans les urnes à 11 heures 30 dans le bureau de vote numéro 3 de l’EPP Ivandry.
Poursuite des activités quotidiennes
Au marché de Besarety, un quartier de la capitale, les vendeurs ne se précipitent pas pour aller voter. " Je peux voter avant la fermeture des bureaux de vote, mais, pour le moment, je dois encore chercher de l'argent pour pouvoir nourrir ma famille " a souligné, Mirana.
Déclaré jour férié par le gouvernement, beaucoup de citoyens notamment ceux qui exercent dans le secteur informel vaquent à leurs occupations.
Les 10 candidats qui ont appelé à l’abstention n’ont fait aucune communication en ce début de journée. La veille de l'élection le mercredi 15 novembre, l'accès au domicile de l'ancien président candidat, Marc Ravalomanana, situé dans le quartier de Faravohitra a été encerclé par des éléments des forces de l'ordre.
Un des gros poids lourds du paysage politique malgache, M. Ravalomanana dénonce le non-respect des libertés fondamentales notamment la libre circulation.
Le préfet de police d'Antananarivo a décrété le couvre-feu les 15 et 16 novembre dans la capitale de 21 heures à 4 heures du matin. Les premières tendances de cette élection sont attendues en fin de soirée surtout les résultats des centres de vote dans les grandes agglomérations urbaines. Les observateurs internationaux, mobilisés pour ce premier tour de la présidentielle à Madagascar, étaient présents dans quelques bureaux de votes de la capitale.