Par Devaux Tanjona
TRT Afrika - Antananarivo, Madagascar
Le camp de l’opposition campe sur sa position et persiste sur la "non-légitimité" du scrutin du 16 novembre.
La Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) a publié samedi 25 novembre, les résultats provisoires du premier tour. Le candidat Andry Rajoelina a récolté 58,95 % des voix devant Siteny Randrianasoloniaiko, crédité de 14,40%. Sans attendre, les contestations fusent de toutes parts.
"Nous ne reconnaissons pas ces résultats”, a martelé Jean Jacques Rabenirina, coordonateur de la plateforme Pro-Siteny.
Face à la presse, Rafanomezantsoa Heriniaina, l’avocat du candidat, Siteny Randrianasoloniaiko a annoncé avoir déposé un recours pour faire annuler le scrutin, demandant "la disqualification du candidat, Andry Rajoelina auprès de la HCC".
"Selon l’article 208 de la loi organique 2018-008… il encourt une disqualification, tout candidat à une élection, qui fait de déclaration publique tendant à jeter le discrédit sur l’administration électorale ou les institutions judiciaires ou tendant à exercer une pression sur elle avant qu’elle ne statue", a souligné M. Randrianasoloniaiko.
Il faisait allusion au candidat Andry Rajoelina qui, dans une déclaration publique lors d'un meeting de campagne électorale à Antsiranana, avait fustiger la décision de la HCC de reporter de l’élection, initialement prévue le 9 novembre, au 16 novembre.
Procès-verbaux réunis
"Fraudes, corruption et usage de force à l’égard de nos délégués. Tels sont les faits qui ont marqué le premier tour de l’élection présidentielle. Les procès-verbaux à notre disposition ne correspondent pas à ceux de la CENI. Nous disposons de toutes les preuves. Ce n’est qu’après confrontation de tous les PV, que je pourrais reconnaitre ou pas les résultats de cette élection”, a fait savoir Siteny Randrianasoloniaiko.
Il pointe du doigt aussi l’instrumentalisation de l’appareil administratif et l’utilisation des patrimoines de l’Etat en faveur d’un candidat. Le collectif des 10 candidats, dans un communiqué, réitère aussi leur non-reconnaissance du processus électoral.
"Nous ne reconnaitrons pas les résultats de cette élection illégitime, truffée d’irrégularités, et nous déclinons toutes responsabilités sur l’instabilité politique et sociale qui pourrait en découler".
Ni la CENI ni le camp du candidat proclamé vainqueur de la présidenrielle du 16 novembre n'a immédiatement réagi à ces allégations.
Les yeux de tous les états-majors politiques se rivés sur la HCC qui doit valider ou invalider les résultats du scrutin.