RDC : le ministère de l’Environnement promet des investigations sur le conflit Batwa Photo : Reuters

"Nous sommes en train de mener des investigations sur le conflit foncier entre la communauté indigène Batwa et les organisations de protection de la nature et les comptes rendus seront publiés" a déclaré à TRT Afrika, Jérémie Zirumana, ministre provincial du Sud-Kivu.

En 2019, les autorités congolaises, notamment le ministère de l'Environnement et le gouvernement provincial, ont accepté d'accorder aux Batwa de la région de Kahuzi-Biega, classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO, des compensations attendues de longue date, comprenant entre autres des terres agricoles, des cliniques et des écoles.

Le ministère de l'Environnement et le gouvernement provincial, ont accepté d'accorder aux Batwa de la région de Kahuzi-Biega, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, des compensations attendues de longue date, notamment des terres agricoles, des cliniques et des écoles. Photo : Reuters

"Pour le moment, c’est l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) qui gère le parc de Kahuzi-Biege, notre patrimoine", affirme le ministre Zirumana.

Suite aux promesses non respectées de la part du gouvernement congolais, les Batwa, un peuple qui vit de la chasse et de la cueillette, menace de retourner dans le sanctuaire congolais des gorilles, un endroit où il vivait avant la création du Parc National de Kahuzi-Biega en 1970.

Le sanctuaire congolais des gorilles, un endroit où ils vivent avant la création du Parc National de Kahuzi-Biega en 1970. Photo : Reuters

Le gouverneur du Sud-Kivu, Theo Ngwabidje Kasi, a déclaré que des efforts étaient en cours pour empêcher ces retours dans le parc. Il a ajouté que les autorités locales ne disposaient pas des fonds nécessaires pour remédier aux causes socio-économiques du problème.

Joint par TRT Afrika, Jean-Marie Kasula, président de la communauté pygmée du village de Muyange ne cache pas son désarroi face au retard dans la réalisation des promesses faites depuis 2019 par le gouvernement.

"Je suis très inquiet de voir notre peuple mourir de faim, de maladies sans accès légal à leurs moyens de subsistance traditionnels ou aux solutions de substitution qui nous ont été promis" a déclaré M. Kasula.

Ils crayaient de voir leur ethnie mourir de faim, à des maladies sans accès légal à leurs moyens de subsistance traditionnels ou aux solutions de substitution qui nous ont été promis. Photo : Reuters

M. Kasula estime que les autorités qui, selon lui, privilégient les gorilles rares au détriment de leurs droits (Batwa).

TRT Afrika a tenté en vain de contacter l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) pour avoir plus de précisions sur ce dossier.

On estime à près 10 000 la population d'indigènes Batwa vivant aux alentours du parc national de Kahuzi-Biega (PNKB) dans des villages de circonstance, luttant pour leur survivre. Ils vivent essentiellement de la chasse et de cueillette de plantes médicinales dans la forêt.

Leurs lamentations font écho dans toute la forêt tropicale du bassin du Congo, en Afrique centrale.

Leurs lamentations font écho dans toute la forêt tropicale du bassin du Congo, en Afrique centrale. Photo : Reuters

Selon un rapport des Nations unies publié en 2009, plus de 90 % des 87 000 indigènes Batwa ont perdu l'accès légal à leur territoire d'origine, transformé en zone de conservation.

Le Parc National de Kahuzi-Biega est une vaste zone de forêt tropicale humide dominée par deux volcans éteints spectaculaires, le Kahuzi et le Biega. Le parc abrite une faune diversifiée et riche.

L'un des derniers groupes de gorilles des plaines orientales (graueri), qui ne compte plus que 250 individus, vit entre 2 100 et 2 400 m d'altitude.

TRT Afrika