Forfait, à ce jour, pour la coupe du monde, le Ballon d’or 2022 révèle un creux dans le rapport que certains médias et politiques entretiennent avec le joueur franco-algérien, figure métaphorique d’une France de la marge. Le récipiendaire du "Ballon d’or du peuple", lui, n’est plus à la marge mais n’est pas inclus pour autant. C’est ce que l’effervescence médiatique autour de lui révèle.
Alors que la flamboyante EDF est assurée de rejoindre les huitièmes de finale de la compétition, le cas Benzema continue de créer des remous. A l'insu de son plein gré, devrait-on dire. Dans un article daté du 26 novembre, L’Équipe, titre du panthéon de la presse sportive française, révélait que "depuis le départ de Karim Benzema, le groupe des Bleus est plus libéré". Du collectif, seule une voix s’est élevée pour démentir les affirmations du journal, celle d’Aurélien Tchouaméni, coéquipier de K. Benzema. "C’est totalement faux parce que même quand il était là ça se passait déjà très bien. On a tous été peinés par ces différents forfaits", a-t-il déclaré au micro de RMC, dimanche soir.
Sous la présidence de F. Hollande, son Premier ministre, Manuel Valls s’est montré intransigeant vis-à-vis de Karim Benzema. Selon le Journal du dimanche (JDD), Le Graët avait bien promis l’Euro 2016 au joueur du Réal. Une promesse dissipée sous les pressions du Premier ministre de l’époque, n’hésitant pas à s’immiscer dans les affaires de la FFF. Une intervention hérétique du politique dans des affaires sportives. Rappelons qu’en 2015, la fédération koweïtienne de football avait été suspendue par la Fifa. L’ingérence du gouvernement dans la gestion de la fédération locale n’était pas passée auprès de l’instance mondiale.
De son côté, l’opinion publique française s’est forgée une image contrefaite voire mythologique du Madrilène. "Étrangement, Benzema est régulièrement associé au désastre de Knysna (Afrique du Sud). Les Bleus avaient fait une grève-comme en 1978 avec Platini -mais, en 2010, Benzema n’était pas sélectionné à la Coupe du monde!"