Raphaël Glucksmann, longtemps présenté par les médias français comme le nouvel espoir de la gauche lorsqu’il a lancé son parti politique Place Publique en 2018, s’était distingué par ses prises de position et actions en faveur des droits de l’Homme dans le monde.
Élu aux élections européennes de 2019, à la tête d’une liste réunissant le Parti socialiste, Place publique, et Nouvelle Donne, Glucksmann a bénéficié ainsi d’une couverture médiatique très favorable à son égard.
Tout en essayant de creuser son sillon entre Macron et La France insoumise, il est toujours considéré par les médias comme un “vote refuge” pour les indécis de gauche.
Depuis le 7 octobre dernier, la situation à Gaza n’a cessé de susciter de profonds clivages politiques en France, au sein même de la gauche française.
Si les élus de La France insoumise, ont immédiatement pris fait et cause pour la Palestine malgré les pressions politique et médiatique persistantes, Raphaël Glucksmann qui d’habitude était très porté sur les questions liés aux droits de l’Homme dans le monde, s’est soudainement distingué par un silence assourdissant sur les bombardements, les crimes de guerre israéliens, et la situation humanitaire à Gaza.
Les rares fois où Glucksmann a pris la parole pour s'exprimer sur le sujet, il s’est contenté de critiquer La France insoumise pour son refus de qualifier les combattants du Hamas de “terroristes”.
Aujourd’hui, les votes de Raphaël Glucksmann dans une résolution du Parlement européen datant du 19 octobre font surface sur les réseaux sociaux, et informent le public qu’il a voté contre les amendements condamnant les exactions d'Israël à Gaza.
Dans cette résolution du 19 octobre, Raphaël Glucksmann a voté contre les amendements no. 51 et 52 qui reconnaissent que les attaques israéliennes à la date du 8 octobre, “dans des zones densément peuplées de la bande de Gaza, ont causé la mort de plus de 2 800 personnes, dont 750 enfants, que le nombre de victimes devrait encore augmenter de manière catastrophique” et que cela constitue des “crimes de guerre”.
Le député européen a également refusé, en vertu de l’amendement no. 61, de demander la “libération immédiate des 5 200 prisonniers politiques palestiniens détenus dans des prisons israéliennes, à commencer par les 170 enfants placés en détention par Israël”.
Pour rappel, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’était attiré les foudres des autorités et lobbies israéliens à plusieurs reprises, en soulevant l’attention sur la gravité de la situation humanitaire à Gaza et en affirmant que les violences depuis le 7 octobre, n’était pas “le fruit du hasard” mais le résultat d’un “conflit très ancien, avec une occupation qui dure depuis 56 ans”.
Encore une fois, Raphaël Glucksmann n’a pas hésité à voter contre l’amendement no. 53 qui impliquait la reconnaissance, selon les mots du Secrétaire général de l’ONU, du fait que les violences ne sont pas “survenues dans le vide” mais sont “le fruit d’un conflit de longue date et d’une occupation qui dure depuis 56 ans, sans perspective d’issue politique”.
Dans le même contexte, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait interdit plusieurs manifestations pro-palestiniennes sur le sol français tandis que les manifestations pro-israéliennes étaient autorisées. Ce “deux poids deux mesures” qui avait suscité beaucoup de critiques en France, était également au menu de la résolution européenne du 19 octobre.
Glucksmann a aussi voté contre cet amendement no. 81, qui impliquait la condamnation des “poursuites et l’interdiction des organisations pacifiques et des symboles de solidarité avec le peuple palestinien dans l’Union et invite les Etats membres concernés à revenir immédiatement sur ces décisions”.
Enfin Raphaël Glucksmann a refusé de demander “la suspension de l’accord d’association” entre l’Union européenne et Israël “jusqu'à ce que cessent les attaques contre la bande de Gaza et que des garanties claires soient apportées sur la fin des violations systématiques des droits de l’Homme que subit la population palestinienne”.