Le Président togolais Faure Gnassingbé a demandé, vendredi soir, aux députés togolais, de procéder à une relecture de la nouvelle loi constitutionnelle votée par le parlement dans la nuit du 25 mars dernier.
C’est ce qui ressort d’un communiqué de la présidence de la République togolaise, diffusé dans les réseaux sociaux et lu au JT de 20 sur la TVT, la télévision nationale togolaise par Yawa Kouigan, ministre de la Communication et des médias.
Le communiqué affirme que "conformément à la procédure législative, le gouvernement a reçu du bureau de l’Assemblée nationale, ce jeudi 28 mars 2024, la loi portant révision de la Constitution togolaise, adoptée le lundi 25 mars 2024".
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Reconnaissant que "toute chose étant perfectible", le communiqué soutient que c’est au regard de l’intérêt suscité au sein de la population par le texte (de loi constitutionnelle) depuis son adoption, que "le Président de la République a demandé ce jour (ndlr, le 29 mars 2024) à la Présidente de l’Assemblée nationale de faire procéder à une deuxième lecture de la loi adoptée".
Cette nouvelle loi, qui fait changer de régime politique au Togo en le faisant passer du semi présidentiel au parlementaire pur, a suscité une véritable indignation au sein de l’opinion togolaise.
On retient parmi les nombreuses réactions, une condamnation générale de l’initiative, de la méthode de vote et même du mandat des députés qui ont voté cette loi à raison de 89 pour, un contre et une abstention.
Le mandat de ces députés est en effet arrivé à terme depuis fin décembre 2023. Et, techniquement, soutiennent la plupart des réactions des contestataires, ils ne devraient gérer que les affaires courantes et ne peuvent pas prendre l’initiative d’une telle loi, surtout que de nouvelles élections sont prévues le 20 avril prochain.
La conférence des évêques du Togo a demandé expressément au Président Faure Gnassingbé, dans une déclaration en date du 26 mars, "de ne pas promulguer cette loi".
L’opposition extraparlementaire a également haussé le ton dans une conférence de presse animée conjointement avec le Front Citoyen Togo debout, au cours de laquelle, ils se sont engagés à tout faire pour que cette loi ne passe pas, accusant les députés d’avoir opéré "un coup d’état constitutionnel".