RDC : Corneille Nangaa - Photo : Reuters

Le principal prévenu, en fuite, est Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale de RDC, qui a annoncé en décembre dernier depuis Nairobi la création d'un mouvement politico-militaire, l'Alliance Fleuve Congo (AFC), incluant le M23 ("Mouvement du 23 mars"), dont il est le coordonnateur.

L'ouverture du "procès de Corneille Nangaa et de ses complices", devant la cour militaire de Kinshasa-Gombe, avait été annoncée lundi par les services du ministre de la Justice, Constant Mutamba, présent mercredi à l'audience publique qui s'est tenue dans l'enceinte de la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.

"Ce procès s'inscrit dans le cadre des activités terroristes, de crimes de guerre et de haute trahison perpétrés dans la partie Est de la RDC", indiquait l'annonce.

La liste des prévenus énumérés à l'audience contient les noms de figures parmi les plus connues du M23: son président Bertrand Bisimwa, son chef militaire Sultani Makenga, ses porte-parole Willy Ngoma et Lawrence Kanyuka.

Certains autres chefs du mouvement ne sont par sur cette liste, qui comporte en revanche les noms de membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de l'ancien président Joseph Kabila (2001-2019) qui ont rejoint l'AFC.

"Pression morale"

Tous sont absents et jugés par défaut. Seuls cinq prévenus, inconnus du public, sont présents au procès.

Le président de la cour a lu mercredi les ordonnances de renvoi des accusés.

En tant que chef de l'Alliance fleuve Congo, Corneille Nangaa est notamment considéré comme le commanditaire du bombardement en mai dernier d'un camp de déplacés qui, selon les autorités congolaises, avait fait 35 morts.

Les faits reprochés aux prévenus sont passibles de la peine de mort.

Après l'interrogatoire d'un premier prévenu présent, la défense a demandé un renvoi du procès, afin que les avocats aient le temps de prendre connaissance des dossiers de leurs clients.

L'audience a alors été suspendue. Elle reprendra jeudi.

Sierra Leone : 30 à 70 ans de prison pour les auteurs d'une tentative de coup d'État

"Le temps qu'on nous accorde est très faible, dans un dossier aussi sérieux, dans lequel certains prévenus risquent la peine de mort", a déclaré un des avocats de la défense, Me Clément Muza Kayembe.

Celui-ci s'est aussi offusqué de la présence au procès du ministre de la Justice. "Dans quel pays avez-vous vu un ministre de la Justice aller aux audiences?", a-t-il dit à l'AFP. "C'est une pression morale", a-t-il estimé, en demandant pour les accusés "une justice équitable et non fantaisiste".

Après plusieurs années de sommeil, les rebelles du M23 ("Mouvement du 23 mars") ont repris les armes fin 2021 et se sont emparés, avec l'aide de l'armée rwandaise, de vastes pans de la province du Nord-Kivu.

➤Suivez-nous sur TRT Afrika Français via notre chaîne WhatsApp

AFP