Des détonations d'armes lourdes et légères ont été entendues à Bambo pendant une bonne partie de la journée avant de se calmer, selon des témoignages recueillis par l'AFP auprès d'habitants de ce gros bourg du territoire de Rutshuru situé à environ 60 km de Goma.
"L'armée tire (...) et les rebelles répliquent. Nou s avons reçu 38 blessés et 3 morts dont un enfant, ici à l'hôpital de Bambo", a déclaré une source hospitalière sous couvert d'anonymat, jointe au téléphone.
Des combats ont aussi eu lieu lundi et mardi plus au sud, vers Kibumba, à une vingtaine de km au nord de la capitale provinciale.
La société Virunga Énergies, qui alimente en électricité une grande partie de Goma, avait annoncé lundi soir une coupure de courant dans la ville en raison de dégâts sur une de ses lignes de distribution, causés par "des affrontements entre FARDC et M23 au niveau de Kibumba". La situation a été réta blie "de manière temporaire", a-t-elle indiqué mardi.
En plus des hôpitaux et structures industrielles raccordés à Virunga Énergie, ce sont environ 31.000 ménages qui étaient concernés, selon cette société privée gérée par le parc des Virunga.
Rébellion majoritairement tutsi vaincue en 2013, le M23 ("Mouvement du 23 mars"), soutenu par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources, a repris les armes en novembre 2021 dans le Nord-Kivu, où elle s'est emparée de vastes pans de territoire.
Après plusieurs mois d'accalmie relative, les combats se sont intensifiés depuis début oct obre entre le M23 et l'armée congolaise alliée à des groupes armés se présentant comme des "patriotes".
Près de 200.000 personnes ont fui leur domicile en raison de ces nouveaux combats dans les territoires de Rutshuru et Masisi, selon l'agence humanitaire de l'ONU, Ocha.
Face à la recrudescence des affrontements, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a appelé lundi les dirigeants de la RDC et du Rwanda à la désescalade. Il "a plaidé en faveur d'une solution diplomatique aux tensions entre les deux pays", a indiqué le porte-parole du département d'État, Matthew Miller.
Les différentes initiatives diplomatiques lancées depuis le début du conflit n'ont pas permis de mettre fin aux violences ni d'amorcer un début du dialogue, Kinshasa qualifiant le M23 de mouvement "terroriste".