L'ancien patron de la commission électorale, Corneille Nangaa, a annoncé vendredi la création d'une alliance politico-militaire avec plusieurs groupes armés, dont la rébellion du M23, pour "sauver" la République démocratique du Congo et y garantir "le retour de la paix".
Alors que son pays se prépare aux élections générales du 20 décembre dans un climat politique et sécuritaire très tendu, M. Nangaa, qui fut président de la Commission électorale (Céni) lors des élections de 2018, est apparu vendredi dans un hôtel de la capitale kényane Nairobi aux côtés de Bertrand Bisimwa, le "président" du M23.
M. Nangaa, aujourd'hui en exil, a annoncé lors d'une conférence de presse la création d'une coalition politico-militaire nationale, en appelant à "l'union de toutes les forces politiques, sociales et militaires" pour la "refondation de l'Etat" et le "retour de la paix" en RDC.
Une initiative nécessaire selon lui pour mettre fin à "la faiblesse" de l'Etat congolais depuis "trois décennies" et son "incapacité à restaurer (son) autorité (...) sur l'ensemble du territoire".
Il a affirmé qu'au moins neuf groupes armés, dont le M23, l'avaient déjà rejoint dans son projet de "l'Alliance Fleuve Congo" pour "l'unité nationale et la stabilité" de la RDC.
Ainsi que certaines milices qui ont pourtant récemment combattu contre le M23 aux côtés des FARDC (Forces armées de la RDC)
Après plusieurs années de sommeil, les rebelles du M23 ("Mouvement du 23 mars") ont repris les armes fin 2021 et se sont emparés, avec l'aide de l'armée rwandaise, de vastes pans de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, provoquant la fuite de plus d'un million de personnes, selon l'ONU.
Près de 7 millions de Congolais sont aujourd'hui déplacés dans leur propre pays, principalement à cause des conflits armés et de l'insécurité, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).