Par Devaux Tanjona
TRT Afrika - Antananarivo, Madagascar
L’ambiance reste calme ce mardi 21 novembre à Antananarivo et les grandes villes du pays. Que ce soit sur la place du 13 mai ou les grandes artères de la capitale, la circulation est très fluide.
Comme tous les jours, les trottoirs et les rues de la capitale sont envahis par les marchands ambulants. Dans le centre-ville et les quartiers commerciaux d’Antananarivo, les banques et les commerces sont ouverts.
Quelques voitures des forces de l’ordre sont stationnées sur l’avenue de l’indépendance. Ces voitures sont déployées en permanence sur place pour assurer la sécurité de cette zone très convoitée par le collectif des candidats de l'opposition.
Le dispositif de sécurité n’a pas été renforcé, malgré, l’annonce du collectif des candidats sur le renforcement de la lutte. Des petits groupes de policiers et de gendarmes stationnent sur les ronds points, pour assurer surtout la circulation.
Indifférence de la population
L’appel du collectif des candidats l'opposition de tenir un meeting ce jour n’a pas été suivi par ses partisans.
Pourtant, le lundi 20 novembre, les candidats, Hajo Andrianainarivelo, Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Jean Jacques Ratsietison, Andry Raobelina et Paraina Auguste ont clamé haut et fort leur contestation du scrutin du 16 novembre.
"Nous exhortons la population dans toute l’ile à la poursuite de la lutte. En plus des revendications sur le processus électoral, nous contestation cette élection forcée. Nous exigeons la tenue d’une élection libre, transparente, acceptée par tous", a expliqué à TRT Afrika Hajo Andrianainarivelo, porte-parole du collectif du candidat.
Ils ont annoncé aussi changer leurs stratégies. "Nous ne voulons plus une crise politique. Ils peuvent continuer leur lutte sans entraver nos activités quotidiennes”, a annoncé une commerçante sur la place du 13 mai. Contrairement aux évènements avant les élections où la marche pacifique réunissait des dizaines de milliers de personnes, nombreux partisans du collectif des candidats ont déjà fait machine arrière, pensant, que la lutte n’aboutira pas.
Dans la matinée de ce mardi, aucun attroupement ni un mouvement de contestation n'a été signalé dans tous les quartiers de la capitale.
Appel au dialogue entre les parties prenantes
Les observateurs internationaux ont émis leur première conclusion sur le scrutin du jeudi 14 novembre.
"Le vote s’est déroulé dans le calme sans vraiment de couac ou d’irrégularité majeure”, a déclaré la mission d’observation électorale de la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC) ou SEOM.
Elle a dépêché des observateurs dans 209 bureaux de vote dans toute l’Ile. La mission conjointe Union Africaine-COMESA a souligné le manque d’engouement des électeurs.
Elle lance un appel à l’endroit du gouvernement sur la mise en place d’un cadre de dialogue entre toutes les parties prenantes (acteurs politiques, institutions électorales). Une recommandation partagée par l’Organisation Internationale de la Francophonie qui juge important la mise en place d’un cadre de concertation pour mettre à plat les différends politiques.
Marc Ravalomanana lors de la rencontre du collectif des candidats à la presse a déclaré "qu’ils ne sont pas contre le dialogue".
A trois jours de la date prévue par la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la publication des résultats provisoires du premier tour, plus de 50% des procès-verbaux ont été traités.
Le candidat, Andry Rajoelina reste toujours en tête des voix suivis par Marc Ravalomanana et Siteny Randrianasoloniaiko.
Sur les 6 provinces de l'Ile, le taux de participation à Antananarivo reste le plus bas à 31,58%, si dans les cinq autres provinces, il dépasse les 50%. Si les partisans du candidat numéro 3 attend avec impatience les résultats du scrutin du 26 novembre, le collectif de l’opposition espère un retournement de la situation.