La CENI affirme qu'elle "s’emploie activement à ne pas trahir son serment d’organiser de bonnes élections et de respecter son calendrier"/ AA

Un représentant dans la région de la Commission électorale nationale indépendante" (Céni) en a fait l'annonce ce mardi.

Près de 44 millions d'électeurs inscrits, sur une centaine de millions d'habitants, éliront le 20 décembre leur président, mais aussi les députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers municipaux.

Mais selon les autorités, le vote ne pourra pas avoir lieu dans deux territoires de la province du Nord-Kivu, Rutshuru et Masisi, en proie à un conflit entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise, associée notamment à des groupes armés dits "patriotes".

Après deux ans d'affrontement armé, plus d'un million de personnes, selon les données de l'Organisation internationale pour les migrations (IOM) publiées fin novembre, sont déplacées, dont une grande partie a trouvé refuge dans des camps autour de Goma, la capitale provinciale.

En milieu d'année, "l'enrôlement (inscription sur les listes électorales) a été fait dans les camps", a décl aré Kambale Ngayiremawa, chargé des questions juridiques et du contentieux pour la Céni au Nord-Kivu, lors d'une conférence de presse à Goma.

"Mais c'étaient des déplacés de Rutshuru et vous savez que Rutshuru n'a pas de candidat (aux législatives), donc il n'y a pas de raison d'ouvrir de bureau de vote", a-t-il estimé.

La coordination humanitaire des Nations unies (OCHA) en RDC a déclaré début décembre qu'"environ 570.000 personnes (se sont) déplacées à la suite de la reprise des hostilités" début octobre dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.

"Personne n'a été exclu de l'enrôlement (... ), la Céni considère que tous les électeurs qui voulaient voter ont obtenu leur carte d'électeur", a déclaré M. Ngayiremawa. Mais selon lui, seulement "1% à peu près" des électeurs estimés pour le territoire de Masisi ont été enrôlés.

Les attaques des rebelles aggravent la crise du déplacement dans l'Ituri, au Congo

Interrogées début décembre dans les camps autour de Goma, les personnes récemment déplacées, qui fuyaient des combats dans le territoire de Masisi, ont déclaré n'avoir jamais été enrôlées et ne disposaient pas de cartes valides pour cette élection.

Le groupe de recherche basé en Belgique, International Crisis Group, qui dispose de chercheurs en RDC, estime que c'est "plus d'un million de citoyens" qui seront privés de vote.

En août, la Céni avait annoncé que 16 sièges à l'Assemblée nationale avaient été "réservés" pour trois territoires en proie à l'insécurité, Rutshuru et Masisi, ainsi que Kwamouth, dans l'ouest du pays.

AFP