Les candidats Martin Fayulu, Denis Mukwege, Théodore Ngoy, Jean-Claude Baende, Nkema Liloo et Floribert Anzuluni ont déclaré qu'ils déposeront une plainte ce vendredi devant la Cour de cassation contre Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et Peter Kazadi, vice-Premier ministre chargé de l'Intérieur. Ils accusent les deux personnalités d’abstention coupable.
L'appel a été émis lors d'une conférence de presse à Kinshasa ce jeudi 23 novembre.
Les candidats ont indiqué que cette procédure pourrait aboutir à la détention préventive de Peter Kazadi et Denis Kadima : "Nous voulons que le procureur général près la cour de cassation entende en flagrance Peter Kazadi et Denis Kadima. On peut bien placer les deux en détention préventive, les entendre et les traduire devant le juge compétent pour corriger ce processus", a déclaré Théodore Ngoy, candidat à la présidentielle 2023 en RDC.
Théodore Ngoy a souligné les préoccupations concernant l'identification des électeurs : "Nous ne savons pas qui est notre électeur. Nous allons aux élections sans connaître le chiffre réel des électeurs".
Il a également critiqué la qualité des cartes d'électeurs : "80 % des cartes d'électeurs sont illisibles, car elles ont été imprimées de manière thermique. Cela signifie qu'il a été délibérément donné aux électeurs des cartes qui s'effacent".
TRT Afrika a tenté de contacter les responsables de la commission électorale nationale indépendante (CENI) pour répondre à ces allégations de candidats, mais sans succès.
Dans un communiqué de la CENI publié depuis le 21 novembre dont TRT Afrika avait reçu une copie,elle avait assuré que les "personnes dont les cartes d’électeurs seraient défectueuses ou illisibles de se rendre directement auprès de la CENI avec les anciennes cartes où la délivrance du duplicata de la carte d’électeur sera faite dans l’immédiat".
Les candidats à la présidentielle ont aussi exprimé leur mécontentement envers Denis Kadima, le président de la Commission électorale, l'accusant de "ne pas avoir fourni de forces de police pour garantir leur sécurité durant la période de campagne".
La question de la sécurité des candidats a également été soulevée : "Jusqu'à présent, Peter Kazadi n'a pas fourni à chaque candidat les 25 policiers requis par la loi. Nous constatons que Félix Tshisekedi mène sa campagne protégée par la garde républicaine, alors qu'il devrait être protégé par la police."
Martin Fayulu, Denis Mukwege, Floribert Anzuluni, Jean-Claude Baende et Nkema Lilo accusent l’organe électoral d’"avoir refusé de publier la liste provisoire des électeurs pour permettre au contentieux de se régler"
Pour rappel, près de 44 millions d'électeurs inscrits, sur une centaine de millions d'habitants, sont appelés à élire leur président, mais aussi à choisir parmi 25.832 candidats aux législatives, 44.110 candidats aux élections provinciales et 31.234 aux municipales.
Un record, souligne la Commission électorale (CENI), se disant déterminée à maintenir le scrutin le 20 décembre, en dépit des difficultés logistiques dans un pays de 2,3 millions de kilomètres aux infrastructures très limitées.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Congo, Denis Kadima, avait rencontré les 26 candidats dans la capitale Kinshasa, le 16 novembre dernier, et avait promis que son institution s'engageait à organiser des élections "crédibles, transparentes, inclusives et pacifiques".