Ajay Gupta, 58 ans, avait été arrêté avec un membre de sa famille, Anil Gupta, le mois dernier à Dehradun, la capitale de l'Etat d'Uttarakhand (nord).
"Anil Gupta et Ajay Gupta peuvent s'adresser à la Cour suprême mais l'affaire est si grave qu'il leur sera difficile d'obtenir une libération sous caution", a déclaré dimanche à l'AFP l'avocat du gouvernement, Guru Prasad Raturi.
Les trois frères Gupta, Atul, Ajay et Rajesh, nés en Inde, ont bâti un empire tentaculaire en Afrique du Sud après s'y être installés en 1993, lorsque le pays s'était ouvert aux investissements étrangers avec la fin de l'apartheid.
L'affaire concerne la mort de Satinder Singh Sawhney, un promoteur immobilier de 52 ans qui travaillait sur des projets immobiliers avec les Gupta.
Son cadavre avait été retrouvé au pied d'un immeuble le 24 mai. Son fils avait déclaré qu'il avait laissé une lettre de suicide dans laquelle il accusait Ajay et Anil Gupta de l'avoir menacé.
Le Times of India a cité le procureur Girish Pancholi, qui a déclaré que Sawhney les avait accusés de l'avoir "contraint à se suicider" après avoir déposé de "fausses accusations contre lui".
Les deux membres de la famille Gupta ont été placés en détention le lendemain, et leur demande de libération sous caution a été rejetée vendredi par le tribunal de district de Dehradun.
Les frères Gupta, redoutable trio d'hommes d'affaires, sont accusés d'avoir pillé les caisses de l'Etat, avec la complicité de M. Zuma, pendant ses neuf ans au pouvoir.
Ils ont fui l'Afrique du Sud après la création, en 2018, d'une commission chargée d'enquêter sur la corruption d'Etat.
Les deux jeunes frères, Atul et Rajesh, ont fui aux Émirats arabes unis. L'année dernière, un tribunal de Dubaï a refusé de les extrader vers Pretoria pour des raisons techniques.
Un porte-parole du ministère sud-africain de la Justice, Chrispin Phiri, a déclaré dimanche à l'AFP qu'Ajay ne faisait pas l'objet d'une notice rouge d'Interpol contrairement à ses jeunes frères.
"Notre notice rouge d'Interpol concernait uniquement Atul et Rajesh Gupta", a-t-il déclaré, ajoutant qu'Atul et Rajesh se trouveraient encore aux Émirats arabes unis.
Zuma a été contraint de quitter son poste de président et de dirigeant du Congrès national africain (ANC) au pouvoir en 2018, sous le coup d'allégations de corruption.
Mais ce mois-ci, il a remporté près de 15 % des voix lors des élections générales, privant l'ANC de sa majorité absolue qu'elle détenait depuis trois trois décennies.