Par Kudra Maliro
Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, salue l'accord politique historique conclu entre la République de Maurice et le Royaume-Uni, qui reconnaît la souveraineté de Maurice sur l'archipel des Chagos, y compris Diego Garcia.
Cette déclaration intervient après que la Grande-Bretagne a déclaré jeudi qu'elle abandonnerait la souveraineté des îles Chagos à l'île Maurice dans le cadre d'un accord qui permettrait aux personnes déplacées il y a plusieurs décennies de rentrer chez elles, tandis que Londres conserverait l'usage de la base militaire britannico-américaine de Diego Garcia.
Au début des années 1970, la Grande-Bretagne a expulsé près de 2 000 habitants pour faire place à une base aérienne qu'elle avait louée aux États-Unis en 1966.
Cette étape importante marque une victoire majeure pour la cause de la décolonisation, du droit international et de l'autodétermination légitime du peuple mauricien, mettant fin à des décennies de différends.
Selon la Grande-Bretagne, le fonctionnement de Diego Garcia, une base militaire stratégique exploitée conjointement avec les États-Unis, est protégé par l'accord, qui permet également à l'Île Maurice de reprendre le contrôle du reste des îles après que sa population a été déplacée.
Moussa Faki rappelle le soutien actif de l'Union africaine au gouvernement de Maurice dans sa bataille juridique engagée depuis 2018 pour le retour des îles Chagos.
Le président de la commission de l’Union Africaine affirme que cette collaboration a jeté les bases d'un dossier solide présenté à la Cour internationale de justice, où l'UA a souligné l'importance de la décolonisation et de l'intégrité territoriale des États africains.
Le président Faki s’est dit "particulièrement fière" du soutien politique et juridique essentiel apporté par l'UA à "la nation sœur de Maurice" pendant et après l'avis consultatif de la CIJ.
Il félicite les deux parties d'avoir honoré leurs obligations internationales fondées sur l'État de droit et la justice, et les invite à accélérer la finalisation des aspects juridiques de l'accord afin de permettre à Maurice d'exercer sa pleine souveraineté sur les îles.
Pour rappel, la Grande-Bretagne, qui contrôle la région depuis 1814, a détaché les îles Chagos de l'île Maurice en 1965 - une ancienne colonie devenue indépendante trois ans plus tard - pour créer le Territoire britannique de l'océan Indien.