Le différend sur les îles remonte à 1900. Photo : Getty Images

Le Gabon et la Guinée équatoriale sont devant la Cour internationale de justice, dans l'espoir de résoudre une dispute datant de plusieurs décennies au sujet de la souveraineté de trois îles contestées dans des eaux potentiellement riches en pétrole. La série d’audiences de fond s'est ouverte ce lundi et aura lieu jusqu’au vendredi 4 octobre 2024.

Les deux pays d'Afrique centrale se disputent l'île de Mbanie, d'une superficie de 30 hectares, et deux petits îlots de faible altitude, Cocotier et Conga, depuis le début des années 1970.

Contrairement à la plupart des affaires litigieuses portées devant la CIJ de La Haye, les deux pays ont finalement accepté de soumettre cette question épineuse aux juges afin qu'ils trouvent une solution à l'amiable.

Le litige remonte à 1900, lorsque les puissances coloniales de l'époque, la France et l'Espagne, ont signé à Paris un traité fixant les frontières entre les deux pays.

Revendications de légitimité

Le Gabon soutient qu'un traité signé en 1974, la Convention de Bata, lui confère la souveraineté sur les îles.

Mais Domingo Mba Esono, vice-ministre des mines et des hydrocarbures de Guinée équatoriale, a contesté la validité de ce document.

Il a déclaré au tribunal que les fonctionnaires gabonais avaient soudainement produit ce traité lors d'une réunion entre les deux pays en 2003, prenant la Guinée équatoriale "complètement par surprise".

"Aucun d'entre eux n'avait vu ou entendu parler de cette prétendue convention. De plus, le document présenté n'était pas un original mais seulement une photocopie non authentifiée", a déploré Esono.

Contre-arguments

La délégation de la Guinée équatoriale a mis en doute la légitimité du document et a insisté pour que le Gabon présente une version originale.

"Depuis lors, c'est-à-dire depuis plus de 20 ans, le Gabon n'a rien présenté", a dit Esono.

Esono a ajouté que le Gabon avait envahi les îles en 1972 et qu'il les occupait illégalement depuis lors.

Les deux pays ont demandé à la Cour de décider quels textes juridiques sont valides, et non de définir spécifiquement quelle nation détient la souveraineté.

AFP