Par Jean-Rovys Dabany
TRT AFRIKA Libreville, Gabon
Au Gabon, comme la plupart des pays, l'usage du téléphone portable en prison est interdit. Mais à la prison centrale de Libreville, il n'est pas rare de voir des détenus utiliser ces appareils pour appeler leurs proches. Et, ils bénéficient souvent de la complicité de certains gardes pénitenciaires.
Le dernier cas en date implique Noureddin Bongo Valentin. Le fils du président déchu a été appréhendé après avoir été aidé par quatre surveillants contre la somme de 12 millions de francs CFA, selon plusieurs sources et des médias locaux.
"Le fils d’Ali Bongo a tenté de corrompre les gardes pénitenciaires pour essayer de joindre ses proches hors de la prison", a déclaré à TRT Afrika Lionnel Benga, responsable communication de D’après SOS Prisonniers, une ONG qui lutte contre les mauvaises conditions carcérales.
Plus tôt, le colonel Celestin Massala, qui travaille au sein de l’administration pénitentiaire, a déclaré à TRT Afrika que Nourreddin avait joint ses contacts pour essayer d’obtenir leur soutien.
"Nos services travaillent pour savoir exactement ce qui s’est dit entre Nourreddin et les personnes avec lesquelles il était en contact", a indiqué M. Massala, sans plus de précisions.
Le quotidien gouvernemental, L’union, avait indiqué que les quatre gardes pénitentiaires qui ont essayé d’aider l’ancien coordinateur général des affaires présidentielles risquent la radiation et la condamnation à des lourdes peines.
Les deux fonctionnaires de la sécurité pénitentiaire, accusés d'avoir perçu la somme de 3 millions chacun sont mis aux arrêts, explique le journal.
L’ancien détenu Jean-Rémy Yama, syndicaliste emprisonné en juin 2022 puis libéré par la junte au lendemain du coup d’État, a expliqué à TRT Afrika que l’usage du téléphone en prison est prohibé et s’il est avéré que le fils aîné d’Ali Bongo a fait usage d’un téléphone portatif, "il sera durement sanctionné et transféré dans une autre cellule plus sécurisée".
En 2022, plus 500 téléphones portables avaient été découverts par l’administration pénitentiaire après une fouille. Plusieurs détenus avaient alors été lourdement condamnés et des gardiens de prison radiés.
Le fils d’Ali Bongo est détenu sur des soupçons de haute trahison, détournement de fonds publics, malversation financière internationale en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président, corruption active et trafic de stupéfiants.
Nourreddin Bongo Valentin avait été arrêté au lendamin du putsch du 30 septembre dernier.
Le fils du président déchu et plusieurs de ses collaborateurs et ainsi que les membres de la famille de l’ancienne Première dame ont été mis en prison suite à la découverte de valises et des sacs de billets de banque à leurs domiciles.