"Il serait sage que les gouvernements occidentaux respectent la souveraineté des autres pays et ne prononcent pas de jugements contre leurs institutions", a déclaré à l'AFP Chris Baryomunsi, porte-parole du gouvernement et ministre de l'Information.
Les sanctions du département d'Etat concernent, pour des faits de "corruption significative", la présidente du Parlement ougandais, Anita Among, deux anciennes ministres, Mary Goretti Kitutu et Agnes Nandutu, et un ministre d'Etat, Amos Lugolobi.
Un cinquième responsable, Peter Elwelu, ancien commandant adjoint de l'armée (Forces de défense des peuples d'Ouganda, UPDF), est, lui, sanctionné pour son "implication dans des violations flagrantes des droits humains".
Ils sont tous déclarés inéligibles à un visa américain.
Mary Goretti Kitutu, Agnes Nandutu et Amos Lugolobi font actuellement l'objet de poursuites en Ouganda.
"A moins que le gouvernement américain affirme qu'il n'a pas confiance dans notre justice (...), le gouvernement américain ne devrait pas juger des personnes à moins qu'elles n'aient été déclarées coupables", a-t-il ajouté, insistant sur la présomption d'innocence.
"Ce n'est pas la bonne chose à faire, particulièrement quand ils affirment être un pays démocratique."
S'agissant d'Anita Among, le gouvernement souligne en revanche qu'elle ne fait l'objet d'aucune poursuite en Ouganda.
"Il est surprenant que le gouvernement américain puisse sanctionner la présidente du Parlement pour des faits de corruption, quand aucune poursuite formelle n'existe contre elle", a ajouté M. Baryomunsi.
Jeudi, Bobi Wine, le leader de l'opposition, a lui salué ces sanctions.
"Cela envoie un message clair à ceux qui sont responsables de violations flagrantes des droits humains, ceux qui sont responsables de piller les ressources de notre nation", écrit-il sur X, affirmant qu'ils doivent "rendre des comptes".
Washington prévoit d'imposer d'autres restrictions de visa à l'encontre de plusieurs autres responsables ougandais pour avoir "miné le processus démocratique et réprimé des membres de populations marginalisées ou vulnérables en Ouganda", ajoute le communiqué.
Among et les deux anciennes ministres ont déjà été sanctionnés pour corruption par le Royaume-Uni le mois dernier.
Le parlement ougandais avait alors rejeté les accusations visant Anita Among, soulignant que celle-ci n'avait "jamais été inculpée pour corruption" et que la "véritable raison" de ces sanctions était son soutien à une loi anti-homosexualité récemment promulguée par Kampala.