Le Gabon a restructuré environ 3% de sa dette en contrepartie de 163 millions de dollars d'investissements dans la préservation de ses océans, ont annoncé mardi le ministre des Eaux et forêts et l'ONG américaine The Nature Conservancy (TNC).
Cette transaction "dette-nature" marque "le début d'un projet de préservation de 15 ans pour le Gabon", s'est félicitée dans un communiqué l'ONG The Nature Conservancy.
À travers cette opération de "conversion de dette", le Gabon a bénéficié de l'émission d'une nouvelle obligation de sa dette publique, à hauteur de 500 millions de dollars, soit 3% de la dette nationale, par la Bank of America, a précısé TNC.
Les remboursements de ces nouvelles obligations aux taux d'intérêts plus favorables et garanties contre les risques politiques par l'US International Development Finance Corporation (DFC), une agence américaine, devraient "générer 163 millions de dollars" qui alimenteront pendant quinze ans un "fonds indépendant" destiné à des projets de préservation des océans au Gabon, selon l'ONG.
Un autre fonds de "dotation" sera également approvisionné et "continuera de financer la préservation après le remboursement des obligations", précise TNC.
"C'est un petit premier pas", s'est réjoui Lee White, le ministre des Eaux et forêt du Gabon. "Depuis des années, on parle de finance verte, d'accompagner les pays positifs en carbone ou en biodiversité, mais il y a peu d'actions. Donc notre espoir, c'est que ça ouvre encore plus de discussions", a-t-il expliqué.
Les fonds permettront notamment d'établir un "plan d'aménagement du territoire marin", de renforcer les moyens d'action de l'administration qui en est dépourvue depuis la sanctuarisation de 2 6% des eaux territoriales en 2017, et contribueront au financement de porteurs de "projets de meilleure gestion de la ressource marine", a détaillé Marie-Claire Paiz, directrice régionale de TNC au Gabon à l'AFP.
Le Gabon, recouvert à 88% de forêts, dispose d'une vaste façade maritime à l'ouest, qui lui assure "d'énormes potentialités halieutiques et aquacoles", mais qui sont "très faiblement exploitées", selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).