Le président français Emmanuel Macron, et sa diplomatie, toujours silencieux depuis le début des événements survenus au Gabon mercredi matin, sont interpellés par leurs oppositions politiques nationales sur leur position face à la situation confuse.
Le chef de file de LFI (La France insoumise), Jean-Luc Mélenchon, estime, dans une publication sur X, qu’"aucune alerte n’aura été entendue" et que "Macron aura, encore une fois, compromis la France X dans un soutien jusqu'au bout à l'insupportable".
L’ancien candidat à la présidentielle française salue par la même occasion, le fait que "les africains tournent la page".
De son côté, la président du groupe RN (rassemblement national) à l’Assemblée Nationale, Marine Le Pen, a publié un long message, interpellant la diplomatie concernant sa position.
"Des événements graves post-électoraux se déroulent actuellement au Gabon dans une confusion totale. Devant l’impéritie qui caractérise votre politique africaine, pourriez-vous nous préciser quelle est la doctrine de la France dans ses relations avec ce pays historiquement ami?" a-t-elle interrogé.
L’ancienne candidate à la course à l’Élysée, demande au Quai d’Orsay de préciser les "mesures concrètes et urgentes" qui sont prises "pour la protection" des français et souhaite savoir si "la France reconnaît (…) la validité de cette élection".
"Pouvez-vous nous affirmer qu’il n’existe aucun accord qui engage notre pays à intervenir au soutien du gouvernement gabonais? En conclusion, quelle est la cohérence de votre politique africaine quand on voit les piteux résultats au Tchad, au Mali, au Niger et désormais dans l’un des pays les plus historiquement francophiles d’Afrique?" grince par ailleurs la représentante d’extrême-droite.
Elle appelle enfin l’Exécutif à "réorienter la politique africaine de la France vers une coopération respectueuse des peuples et des souverainetés dans l’intérêt de nos continents respectifs".
Ces déclarations politiques interviennent alors que Paris, qui a condamné le coup d’Etat par la voix du porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, n’a pas publié de communiqué officiel à ce stade, pour réclamer le retour du président Ali Bongo.
Pour rappel, ce dernier a été placé en résidence surveillée alors qu’un groupement militaire a pris le pouvoir mercredi matin, avant de désigner le général Brice Oligui Nguema, président de la transition.