Comores: un mort et six blessés dans des heurts, l'opposition appelle à manifester. Photo : AFP

Le Dr Djabir Ibrahim, chef du service des urgences de l'hôpital El Maarouf, à Moroni, a indiqué qu'un homme de 21 ans, est décédé, "très probablement" tué "par balle" et que six blessés ont été admis dans son établissement.

L'un d'entre-eux se trouve dans un état critique, a précisé à la presse le médecin.

L'opposition a réclamé l'annulation du scrutin présidentiel du 14 janvier qui a conduit à la réélection de M. Assoumani, un ancien militaire putschiste de 65 ans, estimant qu'il avait été émaillé de fraudes.

"Nous lançons un appel à l'ensemble de la population de nos villes et villages pour faire" de vendredi "une journée nationale de protestation et dénonciation de la mascarade électorale de Azali et son pouvoir", ont déclaré dans un communiqué commun les cinq candidats de l'opposition qui s'étaient présentés au premier tour de la présidentielle.

"La situation est extrêmement grave. Des victimes sont à dénombrer du côté de la jeunesse résistante", ont-ils poursuivi, appelant à manifester "après la prière du vendredi" dans l'archipel de l'océan Indien.

Mercredi, les heurts s'étaient déjà multipliés dans plusieurs quartiers de la ville. Des bâtiments ont été vandalisés et incendiés: la maison d'un ministre, des locaux d'une entreprise d'Etat, un entrepôt de riz.

Certains ont déchiré des affiches électorales du président réélu Azali. Des barrages de fortune faits d'amas de pierres et de bouts de bois ont été dressés sur les routes.

M. Assoumani a été réélu dimanche au premier tour avec 62,97% des voix mais seulement 16,30% de participation, selon les chiffres officiels annoncés mardi soir. Cette victoire doit lui permettre de rempiler pour un troisième mandat consécutif et rester au pouvoir jusqu'en 2029.

Arrivé à la tête du pays en 1999 par un coup d'Etat, le colonel avait été élu une première fois en 2002. Après s'être un temps éloigné des affaires, il est revenu au pouvoir en 2016. Il est l'actuel président en exercice de l'Union africaine, jusqu'en février.

AFP