(Archive) Un membre de la milice de la région d'Amhara monte la garde à côté de magasins fermés à Sanja, dans la région d'Amhara, près de la frontière avec le Tigré / Photo : Reuters

La région de l'Amhara, la deuxième plus peuplée d'Ethiopie, est en proie depuis plusieurs semaines à de violents heurts entre l'armée éthiopienne et un groupe armé de l'ethnie amhara, la milice Fano, en conflit ouvert avec le gouvernement fédéral depuis des mois.

"Il est impératif que toutes les parties s'abstiennent d'attaques illégales et prennent to utes les mesures pour protéger les civils", a déclaré dans un communiqué Seif Magango, un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme.

Il a notamment évoqué "l'impact dévastateur" des attaques de drones parmi la population.

Au moins 47 civils ont été tuées dans cinq attaques depuis début octobre, a-t-il dit à l'AFP.

Le 9 novembre, l'armée fédérale éthiopienne a repris en Amhara le contrôle de la ville sainte orthodoxe de Lalibela, après le départ des miliciens qui s'en étaient largement emparés un jour auparavant.

Aucun bilan officiel des a ffrontements du 8 novembre n'a été fourni mais le jour suivant, un diacre de cette localité avait indiqué à l'AFP avoir assisté aux funérailles de 16 policiers tués dans les combats.

Il avait ajouté qu'à sa connaissance, un habitant avait été tué et une habitante blessée par les forces fédérales.

Selon Seif Magango, qui n'a pas donné de bilan de ces heurts, une attaque de drones ayant touché un arrêt de bus dans la localité de Waber le 9 novembre a fait 13 morts.

Trois jours plus tôt, un drone présumément lancé par les forces gouvernementales a touché une école primaire dans le district de Wadera, tuant sept personnes dont trois enseignants, a-t-il ajouté.

Et le 4 novembre, six personnes ont été tuées lorsque les forces gouvernementales ont frappé des zones résidentielles dans la région de Gondar, ville la plus peuplée de l'Amhara.

Selon M. Magango, 21 autres personnes, dont des responsables gouvernementaux et du parti au pouvoir, ont été tués par la milice Fano dans deux attaques distinctes les 9 et 28 octobre.

Les Fano - milices informelles amhara composées de citoyens-combattants volontaires - ont épaulé l'armée éthiopienne durant les deux ans de conflit avec les rebelles dans l'Etat régional voisin du Tigré, auquel a mis fin un accord signé en novembre 2022.

Cet accord, vu comme un retournement d'alliance alors que des différends territoriaux opposent amhara et tigréens, a exacerbé les tensions en Amhara. Celles-ci ont dégénéré en conflit ouvert quand le gouvernement fédéral a tenté en avril de désarmer des forces régionales.

AFP