Arrivée de migrants sur un bateau de fortune à Arguineguin en Espagne la semaine dernière/ Photo: Reuters (Reuters).

Il a fallu 3 années de bagarres, de divisions, de négociations et d'anathèmes pour aboutir à ce texte. La crise migratoire de 2015 avait mis au jour ce que tout le monde savait déjà : la politique migratoire et le système dit de Dublin étaient déséquilibrés.

Ils ont le désavantage de faire peser sur les pays du Sud le poids de la gestion migratoire, la Grèce, Malte et l’Italie en tête. Dans les faits, les pays d’entrée gèrent seuls l'accueil et l’hébergement des demandeurs d’asile.

Le nouveau pacte veut remédier à cela. La règle en vigueur selon laquelle le premier pays d’entrée dans l’UE d’un migrant est responsable de sa demande d’asile est maintenue, mais avec des aménagements. Le traitement des demandes d’asile va être accéléré.

Selon le nouveau texte, les demandeurs d’asile doivent savoir dans un délai de 5 jours s'ils peuvent rester dans l’UE. Leurs identités seront vérifiées notamment pour savoir s'ils ont déjà fait l’objet d’un dossier et d’une demande.

La commission européenne propose également de coopérer davantage avec les pays d’origine des migrants pour limiter les entrées.

Enfin, et c’est une partie du texte qui fait bondir certains pays comme la Pologne ou la Hongrie qui ont maintenu une fin de non-recevoir tout le long des négociations, l’UE introduit un mécanisme de solidarité dans la gestion des migrants.

En d’autres termes, chaque pays membre va devoir assumer une partie des migrants. Reste que l’accueil de migrants n’est pas obligatoire, mais sur la base du volontariat. L’aide pourra se faire sous forme de financement ou d’aide technique.

Le texte, qui a été adopté par le Conseil européen en décembre dernier, n’est pas assuré de passer. Les principales formations politiques le soutiennent, mais il est vertement critiqué aussi bien par la gauche que par les mouvements d’extrême droite.

En outre, 161 organisations et ONG de défense des droits humains appellent les députés à rejeter ce texte.

L’UE fait face à une hausse des demandes d’asile, qui ont atteint 1,14 million en 2023, soit leur plus haut niveau depuis 2016, selon l’Agence européenne pour l’asile.

Les entrées “irrégulières” dans l’UE  en augmentation, elles aussi, se chiffraient à 380 000 en 2023, selon Frontex, l'Agence européenne de garde-frontière et de garde-côtes.

TRT Afrika et agences