Depuis le début de ses opérations, SOS Méditerranée indique avoir secouru près de 39.000 personnes/ Photo: SOS Méditerranée

SOS Méditerranée, l'ONG dont les opérations de sauvetages de migrants en mer ne se comptent plus, a été primée pour ses actions reconnues comme étant humanitaires et utiles. Le prix qui lui a été décerné ce jeudi est le ''Right Livelihood'' ce qui signifie littéralement en anglais '' Moyens de subsistance corrects''.

Cette récompense est considérée comme un prix Nobel alternatif. L'organisation environnementale Mother Nature Cambodia et la défenseure de l'environnement kényane Phyllis Omido ont aussi été récompensés par la fondation ''Right Livelihood''.

Par la même occasion, la diplomate et médecin de formation ghanéenne Eunice Brookman-Amissah a été récompensée pour son engagement en faveur de l'amélioration des conditions d'avortement en Afrique.

Les quatre lauréats "ont combattu pour les droits à la santé, à la sécurité, à un environnement sain et à la démocratie", a dit la directrice de la fondation, Ole von Ueskull, dans un communiqué.

SOS Méditerranée a été créé en 2015, de la rencontre entre une humanitaire française, Sophie Beau, et un capitaine de marine marchande allemand, Klaus Vogel.

Tous deux étaient s'étaient dit ''ulcérés'' de voir l'Italie mettre fin à son vaste programme d'opérations de sauvetage de migrants qui se noient sur la route de l'Europe.

 369 personnes secourues par SOS Méditerranée à bord de l'Ocean Viking(Archive)

Depuis, avec ses deux navires successifs, l'Aquarius à la coque o range fluo puis l'Ocean Viking, rouge et blanc, l'association porte assistance aux migrants en détresse en Méditerranée et assure leur prise en charge médicale et psychologique.

Depuis le début de ses opérations, SOS Méditerranée indique avoir secouru près de 39.000 personnes.

"L'engagement indéfectible de l'organisation a non seulement sauvé des vies, mais a aussi permis de sensibiliser le grand public, les institutions européennes et les gouvernements sur les réalités de la crise humanitaire en Méditerranée", a estimé le jury.

La Kényane Phyllis Omido a, elle, été distinguée pour avoir défendu les droits et la santé des habitants d'Owino Uhuru, près de Monbassa, qui souffrent d'empoisonnement au plomb hérité d'une usine recyclant des batteries au plomb utilisées dans les voitures.

La fondation a récompensé l'ONG cambodgienne Mother Nature Cambodia "pour son travail aux côtés des communautés locales pour préserver la nature et les moyens de subsistance même face à une répression croissante du gouvernement contre l'activisme de la société civile".

Elle a décerné à Eunice Brookman-Amissah une récompense d'honneur pour les droits des femmes à disposer de leur corps en Afrique.

Ses efforts ont permis des réformes des droits à l'avortement au Mozambique, Sierra-Leone, Bénin, Eswatini (ex-Swaziland) et une abrogation de la législation au Ghana, Zambie, Malawi, Sénégal et à Maurice.

Le prix Right Livelihood a été créé en 1980 par le Germano-Suédois Jakob von Uexhull après que la fondation Nobel a refusé sa proposition de créer deux nouveaux prix pour l'environnement et le développement.

TRT Afrika et agences