Le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche à Washington DC, États-Unis, le 25 juillet 2024. / Photo: AA

L'administration américaine vient de donner ce qui pourrait s’apparenter à un “feu vert” à une invasion terrestre du Sud-Liban par l’armée israélienne. Le porte-parole du Département d'Etat américain, Matthew Miller, a déclaré qu'il était approprié pour Israël de poursuivre ses attaques terrestres et aériennes sur le Liban pour le moment, en reconnaissant le risque que l'invasion s'étende “au-delà des objectifs actuels”.

S'exprimant lors d'une conférence de presse jeudi, M. Miller a déclaré que la nature de tous les conflits était “fluide” et “imprévisible” et qu'il était donc impossible de dire combien de temps il faudrait à Israël pour atteindre son objectif déclaré d'éliminer les infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, ce qui permettrait le retour des Israéliens déplacés de leurs maisons de l'autre côté de la frontière par des mois de tirs de roquettes.

Les propos du haut responsable américain interviennent alors que les troupes israéliennes ont entamé des opérations terrestres dans le sud du Liban, après quinze jours de frappes aériennes intenses, dans un conflit qui ne cesse de s’étendre.

Les États-Unis se sont gardés, jusqu’ici, d’être entraînés dans l’escalade qui a déjà attiré l’Iran. Toutefois, interrogé s'il enverrait des troupes américaines pour aider Israël, le président américain Joe Biden a n’a pas hésité à répondre: “Nous allons protéger Israël”.

Même après avoir minimisé le risque d’une guerre totale au Moyen-Orient, Biden a insisté que les États-Unis aidaient déjà Israël, mais qu’il y avait “encore beaucoup à faire, beaucoup à faire”.

“Ordres d’évacuation”

Sur le terrain, l'armée israélienne poursuit sa tactique, déjà rodée à Gaza, d’évacuations massives à Beyrouth. Des “ordres d'évacuation” ont été émis tard jeudi à l’attention des résidents de plusieurs immeubles de la banlieue sud.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a émis un “avertissement urgent” sur X, spécifiquement pour les résidents du quartier de Bourj el-Barajneh.

L'avertissement comprenait deux cartes montrant les bâtiments que l'armée avait l'intention de viser, sous prétexte qu’ils étaient situés à proximité d'installations du Hezbollah que l’armée se préparait à frapper.

À la suite de ces ordres d'évacuation, les avions de guerre israéliens ont mené d'intenses frappes aériennes sur la banlieue sud, dont deux frappes une demi-heure avant minuit, selon l'agence de presse nationale officielle du Liban.

Depuis le début de l’incursion israélienne terrestre, les habitants de la Dahieh, comme ceux de la bande de Gaza avant eux, s’accommodent des ordres d’évacuation de larges agglomérations qui, par la suite, seront aplanies par des bombardements intenses pour devenir inhabitables.

Le Mont-Liban violemment bombardé

Les forces israéliennes avaient lancé, plutôt, une série de frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth et sur des zones du gouvernorat du Mont-Liban. Les avions israéliens ont bombardé plusieurs zones de la banlieue sud, notamment le quartier de Hay al-Sellom et un appartement dans la zone de Chiyah.

Plus au Sud dans les zones frontalières, les avions de combat israéliens ont pris pour cible les vallées de Wadi al-Saluki et Wadi Al Hijar, ainsi que les villes de Kfarkela, Khiyam et Taybeh dans le district de Marjayoun.

La frappe sur la ville de Taybeh a blessé cinq membres de la Croix-Rouge libanaise qui effectuaient une mission de sauvetage, tandis qu'une attaque sur la ville de Chaqra a fait plusieurs blessés dont le nombre n’a pas été précisé par l'agence libanaise.

Depuis le 23 septembre, Israël a lancé des frappes aériennes massives sur ce qu'il appelle des cibles du Hezbollah dans tout le Liban, faisant jusqu'à présent plus de 1 100 morts, selon le ministère libanais de la santé.

Cette campagne aérienne intervient alors que le conflit qui oppose Israël et le Hezbollah a connu une escalade en parallèle à l'offensive brutale de Tel-Aviv sur la bande de Gaza, qui a tué depuis octobre 2023 près de 41 800 personnes, principalement des femmes et des enfants.

Au Liban, au moins 1 974 personnes ont été tuées, plus de 9 384 blessées et 1,2 million d'autres déplacées, selon les autorités libanaises.

La communauté internationale a prévenu que les attaques israéliennes au Liban pourraient faire dégénérer le conflit de Gaza en une guerre régionale plus large.

TRT Afrika et agences