Le coût économique de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza assiégée pour les voisins arabes, le Liban, l'Égypte et la Jordanie pourrait s'élever à au moins 10 milliards de dollars cette année et plonger plus de 230.000 personnes dans la pauvreté, selon une étude commandée par le Programme des Nations Unies pour le développement.
Son coût pour les trois Etats pourrait doubler si elle dure encore six mois, précise l’étude.
Les attaques incessantes d'Israël surviennent alors que les trois pays arabes sont confrontés à des pressions budgétaires, à une croissance lente et à un chômage élevé. Elles ont dissuadé les investissements indispensables et ont porté atteinte à la consommation et au commerce.
Le Liban est particulièrement plongé dans une profonde crise économique.
"C'est un impact énorme", a déclaré Abdallah Al Dardari, secrétaire général adjoint de l'ONU et directeur du Bureau régional pour les États arabes (RBAS) du PNUD, qui a dirigé l'étude, à l'agence de presse Reuters.
La guerre menée par Israël contre Gaza assiégée a tué plus de 18 000 Palestiniens dans l'enclave sous blocus, dont la plupart sont des femmes et des enfants.
Le bilan israélien des morts s’élève à 1 200, contre 1 400 selon un ancien bilan revu à la baisse.
Dardari a affirmé que l’ampleur des destructions à Gaza en si peu de temps était sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
"Perdre 45 à 50 pc de tous les logements en un mois de combats... Nous n'avons jamais rien vu de tel... la relation entre le niveau de destruction et le temps est unique", a-t-il dit.
Le déplacement massif de près de 80 pc de la population de Gaza en si peu de temps a éclipsé le conflit syrien vieux de plus de dix ans, qui a déclenché la plus grande crise de réfugiés au monde.
"Il a fallu cinq ans de combats à la Syrie pour atteindre le même niveau de destruction que Gaza a atteint en un mois", a souligné Dardari, ancien ministre des Affaires économiques du gouvernement syrien.
Dardari, un expert en reconstruction dans les zones de conflit, a déclaré que son équipe contactait déjà des fonds de développement et des institutions financières multilatérales sur des scénarios de reconstruction d'après-guerre pour Gaza.
"Nous n'attendons pas la fin des combats (...) cet effort a commencé", a-t-il déclaré, sans plus de détails.