De la fumée s'élève au-dessus des banlieues sud de Beyrouth après une frappe israélienne / Photo : Reuters

Depuis le début de la guerre israélienne à Gaza, les multiples initiatives diplomatiques n'ont pas abouti à un cessez-le-feu, Israël s’obstinant à bloquer tout accord.

Un haut responsable libanais a indiqué aux journalistes que l'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté au Premier ministre, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points qui prévoit notamment une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël.

Une deuxième source gouvernementale libanaise a confirmé qu'une proposition était à l'étude.

"M. Berri a demandé un délai de trois jours", a précisé le premier responsable, ajoutant qu'Israël n'avait pas encore apporté de réponse.

Depuis le 23 septembre dernier, l'armée israélienne mène des bombardements intenses au Liban. L’Etat hébreu a lancé une offensive terrestre dans le sud du pays une semaine plus tard.

De nouveaux raids israéliens violents ont visé, vendredi, la banlieue sud de Beyrouth, selon l'agence de presse libanaise ANI.

L'armée israélienne a indiqué, de son côté, vendredi soir, avoir mené plus tôt une série de frappes dans la banlieue sud de Beyrouth, parmi lesquelles "des centres de commandement" du Hezbollah.

Le Hezbollah a annoncé, pour sa part, avoir lancé des frappes de roquettes et de drones ciblant des bases militaires, des colonies et des troupes israéliennes dans le nord d'Israël et le sud du Liban.

Le groupe de résistance libanais a déclaré avoir mené 31 opérations contre des soldats, des bases et des colonies israéliennes.

Il affirme que des combattants ont frappé la base militaire israélienne de Tirat Carmel, au sud de Haïfa, et la base de Shraga, près d'Acre, à l’aide de roquettes avancées. Il a également signalé avoir ciblé neuf rassemblements de troupes israéliennes près des colonies de Doviv, Sa’sa’, Misgav Am et Yiron, dans le nord d’Israël.

En outre, le Hezbollah a indiqué avoir attaqué 19 positions de troupes israéliennes près des localités libanaises de Maroun al-Ras, Markaba, Khiyam, Hanine et Talloussah.

Par ailleurs, la radio de l’armée israélienne a rapporté qu’au moins 40 roquettes et trois drones de combat ont été détectés en provenance du Liban en direction du nord d’Israël, déclenchant l’activation des sirènes d’alerte aérienne.

La chaîne israélienne 12 a rapporté plus tôt que trois Israéliens avaient été légèrement blessés par des éclats d’obus de roquettes tombés près de la colonie de Kiryat Bialik, près de Haïfa.

Plus de 3.440 personnes ont péri au Liban depuis le 23 septembre, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé.

Gaza : poursuite des frappes

Dans le même intervalle, l'armée israélienne a poursuivi des frappes dans la bande de Gaza, notamment à Deir el-Balah, dans le centre.

Au moins 11 Palestiniens ont été tués et plusieurs, blessés, vendredi, dans des frappes aériennes israéliennes à travers la bande de Gaza, selon des sources médicales.

Des responsables médicaux ont déclaré à Anadolu que deux Palestiniens ont été abattus et d'autres, blessés lorsqu'un drone israélien a frappé une maison dans le quartier Al-Zaytoun à Gaza City.

Dans une autre attaque, quatre Palestiniens ont été tués sur le coup lorsqu’un drone israélien a visé un rassemblement de civils à Al-Karama, au nord-ouest de la bande de Gaza, ont rapporté des médecins et des témoins.

Des témoins ont indiqué à Anadolu qu’un Palestinien déplacé a été abattu par l'armée israélienne alors qu’il tentait de franchir le poste de contrôle de Netzarim, sous contrôle israélien, qui sépare le nord et le sud de Gaza.

Le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a rapporté que "plusieurs Palestiniens déplacés" avaient été "tués lors d'attaques dans la zone d'al-Mawasi", dans le sud du territoire.

Depuis octobre 2023, l'offensive israélienne à Gaza a fait 43.764 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.

Les opérations militaires israéliennes ont plongé le territoire palestinien dans une grave crise humanitaire.

Dans un rapport diffusé vendredi, une trentaine d'ONG ont par ailleurs accusé l'armée israélienne de favoriser le pillage de l'aide humanitaire à Gaza, en s'en prenant notamment aux forces de police palestiniennes qui tentent de le combattre.

"Arrêter l'agression"

"Le Hamas est prêt à parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza au cas où une proposition de cessez-le-feu est présentée et à condition que (Israël) le respecte", a assuré un membre de son bureau politique, Bassem Naïm, en appelant "l'administration américaine et Trump à faire pression sur le gouvernement israélien pour arrêter l'agression" à Gaza.

Donald Trump, qui doit prendre ses fonctions à la Maison Blanche en janvier, a promis de ramener la paix dans la région.

M. Naïm a réaffirmé que le Hamas souhaitait un "accord sérieux pour un échange de prisonniers" palestiniens détenus par Israël contre des otages emmenés le 7 octobre 2023 à Gaza.

Au total, 97 personnes restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

Plus de 100 otages avaient été libérés fin novembre 2023 en vertu de l'unique trêve appliquée en plus d'un an de guerre.

TRT Afrika et agences