Hakan Fidan / Photo: AA

La Turquie attend de l'UE qu'elle fasse preuve de la volonté nécessaire et qu'elle agisse avec davantage de courage pour faire progresser les relations, a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan.

"L'UE ne peut pas vraiment être un acteur mondial sans la Turquie", a souligné Hakan Fidan, lors d'une conférence de presse conjointe avec le commissaire européen au voisinage et à l'élargissement Oliver Varhelyi, dans la capitale turque Ankara

"Il n'y a pas de changement dans la perspective d'adhésion de la Turquie à l'UE. La volonté politique est très forte", a-t-il fait remarquer.

Se référant aux récentes annonces sur l'élargissement de l'Union jusqu'en 2030, M. Fidan a mis en garde l’UE que ce serait une grande erreur géostratégique d’exclure la Turquie au moment où elle met en avant sa politique d'élargissement pour des raisons géopolitiques. Il a également insisté sur la nécessité de réactiver les mécanismes de dialogue établis entre la Turquie et l'UE pour instaurer la confiance dans les relations.

Le ministre a ensuite abordé la question de l'actualisation de l'union douanière de 1995 - une préoccupation turque de longue date - et les problèmes rencontrés par de nombreux citoyens turcs pour obtenir des visas pour les pays de l'UE.

"Nous accordons la priorité à l'actualisation de l'union douanière. Il sera dans l'intérêt des deux parties de renouveler l'union douanière en fonction des besoins d'aujourd'hui et de demain", a déclaré M. Fidan.

"Les progrès dans le processus de libéralisation des visas font également partie de nos attentes à l'égard de l'UE. La libéralisation des visas contribuera sans aucun doute à éliminer les problèmes et les préjugés concernant l'adhésion de la Turquie à l'UE", a-t-il poursuivi.

Fidan a réitéré la nécessité d'accroître la coopération sur la base d'un partage équitable des charges dans la lutte contre la migration irrégulière et a déclaré que pour résoudre le problème de la migration irrégulière, il fallait avant tout assurer la stabilité dans les pays d'origine.

M. Varhelyi effectue une visite de deux jours à Ankara pour discuter des relations bilatérales et de la coopération.

La Turquie a déposé sa candidature à l'adhésion à l'UE en 1987 et les négociations d'adhésion ont débuté en 2005. Au cours des années qui ont suivi, les négociations ont été essentiellement gelées en raison des blocages politiques de certains membres de l'UE, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'aptitude de la Turquie à adhérer à l'UE, selon Ankara.

Situation à Deir ez-Zor, Syrie

Interrogé sur les récents affrontements entre les tribus arabes et le groupe terroriste PKK/YPG à Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, M. Fidan a appelé les États-Unis à "cesser de réprimer les communautés arabes en Syrie aux mains du groupe terroriste YPG/PKK".

"Il faut cesser de présenter le groupe terroriste YPG comme légitime, sinon les conflits que nous voyons ne sont que le début", a-t-il ajouté, faisant référence au fait que les États-Unis refusent de reconnaître le YPG/PKK comme un groupe terroriste et qu'ils coopèrent en fait avec lui.

Fidan a rappelé que l'un des piliers de la politique syrienne de Turquie est de permettre aux gens de vivre dans les endroits où ils vivent depuis des années. "En d'autres termes, il est important que les Arabes, les Turkmènes et les Kurdes vivent là où ils sont. Cependant, à la suite de l'invasion des terres arabes par les YPG soutenus par les États-Unis, et surtout de leur assujettissement, nous avions prédit que de tels problèmes se poseraient il y a longtemps", a-t-il déclaré.

Les opérations lancées par les tribus arabes la semaine dernière contre le groupe terroriste dans la province de Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, se sont étendues avec la participation d'autres tribus. Depuis le 27 août, 33 villages ont été libérés de l'occupation des YPG/PKK dans les zones rurales des provinces de Deir ez-Zor, Raqqa et Hasakah, ainsi que dans le district de Manbij à Alep.

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