Par Dayo Yusuf
Le neuvième mois de l'Hijri, le calendrier islamique dont l'origine marque le voyage historique du prophète de La Mecque à Médine, est le moment où l'esprit du Ramadan s'empare de 2,5 milliards de musulmans dans le monde.
C'est un mois de jeûne, de l'aube au crépuscule, de prières et de réflexion. Comme l'expliquent les enseignements du Prophète, le ramadan ne se contente pas d'insuffler aux fidèles tout ce qu'il y a de pieux dans la pensée et l'action. La rigueur de ce mois sacré enrichit le corps et l'esprit autant qu'elle purifie l'âme.
C'est une période de confluence unique d'abstinence, de culte et d'allégeance, qui culmine dans une célébration vibrante de la foi, de la famille et de la communauté.
Les rituels du ramadan
Selon le Coran, le jeûne est une forme d'adoration ordonnée à tous les croyants.
"Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit, comme il l'a été pour ceux qui vous ont précédés, afin que vous deveniez des justes", déclare le verset de la sourate al-Baqarah (sourate de la vache) dans le Coran.
Selon les érudits musulmans, le jeûne obligatoire du Ramadan présente de nombreux avantages pour chaque individu.
"C'est le mois où les gens demandent pardon à Dieu pour leurs manquements. Mais ils en profitent également pour s'amender auprès de leur famille, de leurs amis et de la société dans laquelle ils vivent", explique à TRT Afrika le cheikh Shaaban Ismail, érudit islamique basé à Nairobi.
"Tous les musulmans à partir de l'âge de l'adolescence, à quelques exceptions près, doivent observer le jeûne.
Les piliers de l'islam
Le jeûne du ramadan est l'un des cinq piliers de l'islam, auxquels tous les musulmans doivent adhérer.
Le premier est la "shahada", ou déclaration de foi selon laquelle Allah est le seul et unique Dieu à adorer et que le prophète Mahomet est son messager.
Vient ensuite l'accomplissement de cinq prières par jour. Le jeûne du mois de Ramadan, le paiement de la "zakat" (acte de charité) et le pèlerinage à La Mecque pour ceux qui en ont les moyens complètent le cycle vertueux.
Les parents musulmans apprennent généralement à leurs enfants, dès leur plus jeune âge, à considérer le jeûne du mois de Ramadan comme un ordre divin, destiné à leur apporter des bienfaits qui enrichissent tous les aspects de leur vie.
"Les personnes âgées et les infirmes, y compris celles qui souffrent d'une maladie en phase terminale, font partie des personnes qui sont exemptées du jeûne. Ils sont en revanche tenus de donner un repas à un pauvre chaque jour du mois", explique le cheikh Shaaban.
"Si une personne souffre d'une maladie passagère, est en voyage, est enceinte, allaite ou a ses règles, elle est exemptée du jeûne, à condition de se rattraper plus tard.
Une perspective plus large
Le jeûne du ramadan ne se limite pas à l'abstention de manger et de boire. Les fidèles doivent également s'abstenir d'assouvir leurs désirs, tels que l'activité sexuelle. Les musulmans sont également tenus d'aider davantage les pauvres pendant le mois.
Il est évident qu'au fil des ans, même certains non-musulmans ont reconnu l'importance du ramadan.
Dans le monde entier, des non-musulmans jeûnent pendant le mois sacré musulman - certains pour l'épanouissement spirituel et l'autodiscipline qu'il implique, d'autres pour l'expérience, et d'autres encore comme un geste de partage à l'égard de leurs proches.
"Les musulmans sont censés s'abstenir en permanence de toute activité considérée comme un péché ou un manque de scrupules. Mais durant ce mois, ils amplifient leurs bonnes actions et évitent toute indulgence qu'ils pourraient autrement envisager. Il est prouvé que cela apporte la paix et la prospérité à la société en général", ajoute le cheikh Shaaban.
La tradition de l'iftar, ou rupture du jeûne après le coucher du soleil chaque jour, fait partie intégrante du Ramadan et transcende la religion.
Souvent, les gens invitent des parents, des voisins et des amis afin de rompre le jeûne de la journée en partageant avec leurs invités un plateau de délices, dont certains sont spécifiques au Ramadan. En ce sens, l'iftar n'est pas seulement la pratique de la rupture du jeûne, mais aussi un instrument de rapprochement.