La Banque mondiale vole au secours de l'Égypte. Photo: Reuters

La Banque mondiale (BM) prévoit un financement de plus de 6 milliards de dollars en faveur de l’Égypte sur une durée de trois ans, afin de lui permettre de mener à bien ses priorités en matière de développement, a annoncé l’institution basée à Washington.

“Au cours des trois prochaines années, la Banque mondiale compte fournir plus de 6 milliards de dollars en soutien à l’Égypte“, a indiqué la BM dans un communiqué.

Cela inclut, après approbation du conseil d’administration de la Banque, “3 milliards de dollars de soutien financier pour les programmes du gouvernement et 3 milliards destinés au secteur privé, y compris la mobilisation“ de capitaux privés pour financer des projets.

L’Égypte, pays arabe le plus peuplé, traverse actuellement la pire crise économique de son histoire avec un besoin accru d’aide financière dans un contexte d’inflation galopante.

Son économie, dominée par des entreprises liées à l’armée, pâtit d’une série de chocs comme les récentes attaques de Houthis sur les navires commerciaux en mer Rouge qui privent le pays de précieuses devises étrangères.

Les revenus en dollars du canal de Suez, passage crucial pour le commerce mondial, ont été réduits de 40 à 50% depuis le début de l’année.

Les rentrées en devises du tourisme sont en baisse depuis des années, après le Covid-19 et la guerre en Ukraine. Et le pays souffre désormais de la guerre dans la bande de Gaza voisine.

Le groupe de la Banque mondiale est composé de cinq agences gérant chacune des domaines comme les prêts, les investissements ou encore l’assurance. À ce stade, son exposition en Égypte atteint plus de 8 milliards de dollars.

L’annonce de cette nouvelle aide de 6 milliards de dollars s’inscrit dans le sillage d’engagements similaires de la part d’alliés du Caire, en particulier les Émirats arabes unis qui ont injecté 35 milliards de dollars.

Le Fonds Monétaire International (FMI) a annoncé, le 6 mars courant, une rallonge de 5 milliards de dollars de prêts et l’Union européenne (UE) a signé dimanche un “partenariat stratégique” pour 7,4 milliards d’euros.

Le Caire consacre une bonne partie de ses ressources au remboursement de sa dette extérieure, qui a triplé en une décennie pour atteindre près de 165 milliards de dollars.

Les nouveaux programmes de la Banque mondiale doivent se concentrer “sur l’accroissement des opportunités pour la participation du secteur privé dans l’économie“, le renforcement de la gouvernance des entreprises publiques et “l’amélioration de la productivité et de l’efficacité de la gestion des ressources publiques“, a relevé l’institution.

TRT Afrika et agences