Le président tunisien Kais Saied. Photo : AA

Le président tunisien Kaïs Saïed a chargé le ministère des Affaires étrangères de notifier sa décision de reporter la visite prévue cette semaine d'une délégation de la Commission européenne en Tunisie, à une date ultérieure qui sera convenue entre les deux parties.

C'est ce qui ressort d’un communiqué succinct de la présidence de la République tunisienne publié sur ses réseaux sociaux, à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité nationale présidée par Saïed.

La Commission européenne avait annoncé vendredi dernier une aide budgétaire de 60 millions d'euros pour la Tunisie et un paquet d'assistance opérationnelle sur la migration d'environ 67 millions d'euros, avec pour objectif de faire baisser les arrivées de migrants depuis les côtes tunisiennes, ainsi que la visite d’une délégation européenne la semaine prochaine.

"Le président de la République a décidé de charger le ministère des Affaires étrangères, de l'Immigration et des Tunisiens de l'étranger de notifier à la partie européenne sa décision de reporter la visite prévue cette semaine d’une délégation de la Commission européenne dans notre pays à une date ultérieure qui sera convenue entre les deux parties", indique le communiqué de la présidence de la République sans donner les raisons de cette décision.

Le 19 septembre, Saïed avait exprimé son rejet total d’accueillir sur le territoire tunisien des délégations étrangères qu'il a qualifiées d'"inspections coloniales", soulignant que la Tunisie pourrait dépêcher "des représentants de la société civile pour surveiller la liberté de la presse et d'expression dans ces pays", sans les citer nommément.

"Ces parties doivent se débarrasser de leur rôle tutélaire et cesser de dépêcher leurs délégations pour des missions d’observation et de supervision comme si nous étions des colonisés", a insisté Saïed dans une déclaration télévisée.

"Nous les traiterons de la même manière, et nous n'accepterons pas qu'ils portent atteinte à notre souveraineté, car nos actions sont menées en toute transparence plus encore que ces Etats dont nous connaissons très bien l’histoire, particulièrement lorsqu'ils ont colonisé des États africains", a ajouté le chef de l’État.

Récemment, Kaïs Saïed s’était dit contre la présence d’observateurs étrangers pour superviser les prochaines élections.

"Les étrangers peuvent suivre les élections en tant que simples observateurs, mais ne peuvent venir en Tunisie pour les superviser, car seuls les Tunisiens peuvent superviser le scrutin", avait souligné le locataire du Palais de Carthage.

AA