Le bâtonnier des avocats tunisiens, Hatem Meziou, a annoncé ce mardi que les avocats observeront une deuxième grève générale jeudi, appelant le président Saïed à intervenir après "l'assaut contre leur siège par les forces de sécurité".
C'est ce qui ressort d'une conférence de presse tenue par l'Ordre des avocats à son siège dans la capitale Tunis, selon le correspondant d'Anadolu.
"Ce qui arrive à la profession d'avocat nuit à la réputation de la Tunisie et les avocats ne recherchent ni l’escalade ni l'instrumentalisation politique", a déclaré Meziou, annonçant qu’une grève générale sera tenue jeudi 16 mai, dans tous les tribunaux du pays, outre un mouvement protestataire devant le Palais de la Justice.
Indépendance de la justice
Et d'indiquer : "Nous défendrons l’indépendance du pouvoir judiciaire et nous ne laisserons aucun parti politique profiter de la situation".
"La dangereuse escalade contre les avocats ne mènera nulle part", a affirmé Hatem Meziou.
S'adressant au pouvoir en place, le bâtonnier des avocats tunisiens a déclaré : "S'il y a une personne sensée, qu'elle nous écoute. Je dis au pouvoir et à sa tête le président de la République (Kaïs Saïed), que nous n'avons aucun problème avec lui. Nous demandons seulement le respect de la profession d'avocat".
"Nous ne sommes pas favorables aux punitions collectives, et quiconque commet une violation ou enfreint la loi en porte la responsabilité devant un pouvoir judiciaire indépendant et un procès équitable, sans arbitraire ni recours à la force", a-t-il ajouté.
Il a appelé à "une intervention urgente du président pour ramener les choses à la normale". "Nous défendrons nos collègues dans les limites de la loi et des principes d’un procès équitable", a-t-il conclu.
Avocats arrêtés
Pour rappel, les avocats tunisiens ont observé une première grève générale lundi dernier à l'appel de l'Ordre des avocats, en protestation contre l'arrestation, samedi dernier, de l'avocate Sonia Dahmani, qui avait pris refuge dans la "Maison de l'avocat", siège de l'Ordre des avocats.
Sonia Dahmani était poursuivie pour une déclaration qu'elle avait faite en tant que chroniqueuse, déplorant la situation en Tunisie.
Le même lundi, un deuxième avocat (Mehdi Zagrouba) a également été arrêté pour "outrage à un fonctionnaire lors de l'exercice de ses fonctions" et pour "agression physique et verbale contre deux agents de sécurité", selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.