Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé ce vendredi la "mainmise" des autorités sur les médias publics et un "verrouillage" réprimant les libertés.
"La liberté de la presse est de plus en plus réprimée et les autorités adoptent une politique de verrouillage et de censure pour renforcer leur mainmise sur les médias notamment publics", a déploré lors d'une conférence de presse le président du SNJT, Mehdi Jelassi.
Selon lui, "des cas de censures ont été enregistrés dans des programmes à la télévision nationale, à l'agence Tap et le journal La Presse", trois médias publics.
"Cette censure méthodique est appliquée pour déprogrammer des émissions TV ou des articles sur des activités de l'opposition ou des ONG", a ajouté Mehdi Jelassi.
Le SNJT a également dénoncé "l'intimidation" des journalistes par des poursuites judiciaires et des interpellations "purement politiques".
Il a cité le cas d'un correspondant de la radio privée Mosaïque FM récemment condamné en appel à cinq ans de prison ferme pour avoir publié des informations en lien avec une opération sécuritaire.
"C'est la peine la plus lourde jamais enregistrée contre un journaliste" depuis la révolution qui a renversé la dictature en 2011, a souligné le président du SNJT.
Début août, le président tunisien avait convoqué la PDG de la télévision nationale, Awatef Daly, pour dénoncer notamment l'ordre, selon lui "pas innocent", des informations diffusées lors du journal de 20 heures.
Ses reproches, formulés lors d'une entrevue diffusée sur le site de la présidence, ont suscité une vague de critiques dans le milieu des médias, le SNJT dénonçant alors des "propos graves" et exhortant le chef de l'État "à respecter l'indépendance des médias à cesser de s'ingérer dans leurs contenus".