Ouverture de la campagne pour le référendum constitutionnel / Photo : AFP

La nouvelle Constitution proposée n'est pas très éloignée de la précédente qui concentrait déjà d'importants pouvoirs dans les mains du chef de l'Etat de ce vaste pays pauvre d'Afrique centrale.

Lors du lancement de la campagne de la coalition pour le oui samedi, le Premier ministre Saleh Kebzabo, à la tête de cette coalition, a encouragé une assemblée conquise à "propager les valeurs d'un Etat unitaire fortement décentralisé".

Plus de 8,3 millions de Tchadiens, sur une population de 18 millions, seront invités à voter dans ce pays sahélien partagé entre un nord désertique et sa population musulmane et un sud plus fertile majoritairement peuplé de chrétiens et animistes.

Le 20 avril 2021, un groupe de 15 généraux proclame son chef, le général Mahamat Déby, 37 ans, Président de transition, à la mort de son père tué par des rebelles en se rendant sur le front.

Il promet aussitôt de rendre le pouvoir aux civils par des élections "libres" après une "transition" de 18 mois. Et de ne pas s'y présenter.

Mais 18 mois plus tard, sur recommandation d'un "Dialogue national" boycotté par la grande majorité de l'opposition et les plus puissants groupes rebelles, Mahamat Déby prolonge de deux ans et s'autorise à participer à la future présidentielle, troquant au passage l'uniforme contre une tenue civile.

"Au-delà de la forme de l'Etat, l'enjeu principal (du référendum) est de permettre au pouvoir de tester sa popularité et sa légitimité, qui sera déterminée par le taux de participation", analyse pour l'AFP Issa Job, professeur de droit à l'université de N'Djamena.

Le 20 octobre 2022, entre une centaine et plus de 300 personnes, selon l'opposition et les ONG nationales et internationales, ont été tuées par balles par les policiers et militaires, essentiellement à N'Djamena, lors d'une manifestation pour protester contre la prolongation de deux ans au pouvoir de Mahamat Déby.

N'Djamena n'en reconnaît qu'une cinquantaine, dont six membres des forces de sécurité.

Jeudi, le pouvoir a amnistié "tous les civils et militaires" impliqués dans les "événements" du 20 octobre 2022, invoquant une "volonté de réconciliation nationale". L'opposition, elle, s'est insurgée contre une loi d'amnistie générale destinée à "soustraire à la justice les policiers et militaires auteurs d'un massacre".

AFP