Freeman Mbowe, qui a dirigé la principale formation d'opposition tanzanienne Chadema pendant deux décennies, a reconnu mercredi le choix des membres d'élire Tundu Lissu à la présidence du parti, quelques mois avant les élections présidentielles.
Ce changement intervient dans un contexte de tensions au sein de cette formation qui fera face au parti au pouvoir lors du scrutin prévu pour octobre.
"J'ai pleinement accepté la décisions prise issue des élections tenues lors de l'Assemblée Générale de notre parti", a déclaré Mbowe, une figure de l'opposition tanzanienne connue pour son franc-parler, maintes fois arrêté puis relâché.
"Je félicite l'honorable Tundu Lissu et ses collègues d'avoir été investis de la responsabilité de diriger le parti. Je leur souhaite beaucoup de succès dans l'avancement de notre parti," a-t-il ajouté sur X.
Lissu, une autre figure politique qui fut le candidat présidentiel de Chadema en 2020, accusait son adversaire d'être resté trop longtemps à la tête du parti. Il y a promis des réformes.
Le nom du candidat de Chadema pour les élections n'est pas encore connu.
Avocat de profession, Lissu a survécu à une tentative d'assassinat en 2017. Il avait ensuite fui la Tanzanie, avant d'y revenir définitivement en janvier 2023, à la faveur de gestes d'ouverture du parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1961, le Chama Cha Mapinduzi (CCM).
Samia Suluhu Hassan candidate à sa réélection
"Le Chadema a été un concurrent sérieux dans la politique tanzanienne, mais les récentes querelles internes risquent de décevoir les électeurs", et ont "révélé de nombreuses faiblesses au sein du parti", a déclaré Abel Kinyondo, professeur à l'Université de Dar es Salaam, pour qui la formation devra repenser sa stratégie après les élections.
Le CCM a désigné dimanche à l'unanimité la présidente Samia Suluhu Hassan comme candidate à sa réélection.
L'ex-vice-présidente, qui a remplacé le président John Magufuli, décédé soudainement en mars 2021, avait montré des signes d'ouverture à son arrivée au pouvoir, autorisant notamment la publication de médias interdits par son prédécesseur.
En novembre, le CCM a raflé près de 99% des sièges lors d'élections locales.