Au moins 150 000 enfants ont été contraints à quitter leur foyer en moins d’une semaine, à cause des combats dans l’État soudanais d’Al Jazirah, au sud-est de la capitale Khartoum, a annoncé le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF).
"En l’espace de quelques jours à peine, plus de 150 000 enfants ont déjà été déplacés et sont privés d’accès à une aide humanitaire urgente", relève l'UNICEF sur son site officiel.
"Des dizaines de milliers d’enfants vulnérables dans l’État d’Al Jazirah ont été contraints de fuir pour se mettre à l’abri alors que les combats font irruption dans des zones jusqu’alors jugées relativement sûres", selon Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF.
M. Russell poursuit que "face à cette nouvelle vague de violence, des enfants et des familles risquent de se trouver pris au piège entre les lignes de front ou dans les tirs croisés, et ainsi de perdre la vie. La recrudescence des combats signalée ailleurs dans le pays fait une nouvelle fois courir un grave danger à des millions d’enfants au Soudan".
L'UNICEF précise que face à l’intensification des combats, "toutes les missions humanitaires sur le terrain au sein et au départ de l’État d’Al Jazirah ont dû être suspendues en date du 15 décembre, compromettant ainsi encore davantage la situation des enfants et des familles".
L’État d’Al Jazirah compte quelque 5,9 millions d’habitants, dont environ la moitié sont des enfants. Il s’agit du 10e État soudanais, sur les 18 que compte le pays, à faire l’objet d’un conflit actif, note la même source.
Le Soudan est embourbé depuis avril dernier dans des combats entre l'armée, dirigée par le général. Abdel Fattah al-Burhan, chef du Conseil souverain du pays, et les Forces paramilitaires de soutien rapide, dirigées par le vice-président du même Conseil, Mohamed Hamdan Dogolo (Hemidti).
Plusieurs accords de cessez-le-feu négociés par les médiateurs saoudiens et américains n’ont pas réussi à mettre fin aux violences.