Après les violences du printemps en marge de la présidentielle, et un retour au calme depuis, la campagne des législatives, intervenant dans un contexte difficile pour le gouvernement en raison d'une crise budgétaire, a été marquée par un regain de tension entre le Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) et l'opposition.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré mardi que ses partisans avaient été la cible d'attaques d'opposants et appelé à la vengeance. "Que chaque patriote qu'ils ont agressé ou blessé soit proportionnellement vengé. Nous exercerons notre droit légitime à la riposte", a-t-il écrit dans un message sur Facebook.
L'Assemblée nationale sénégalaise, parlement monocaméral fort de 165 élus, reste dominée depuis les dernières élections en 2022 par le parti de l'ancien président Macky Sall, dont le dauphin désigné a été battu à la présidentielle par Bassirou Diomaye Faye.
Le plus jeune président de l'histoire du Sénégal, âgé de 44 ans, a nommé en avril son mentor, Ousmane Sonko, à la tête du gouvernement puis dissous en septembre l'Assemblée après avoir accusé l'opposition de refuser d'engager des discussions sur le budget, dont le déficit s'est établi à plus de 10% du produit intérieur brut sur la période 2019-2023, selon ses calculs, le double des chiffres annoncés par les précédents gouvernements.
L'histoire politique sénégalaise enseigne que les électeurs, dont les principaux sujets de préoccupation sont l'inflation et le chômage, ont offert systématiquement au président élu les moyens de gouverner en lui confiant une majorité absolue à l'Assemblée nationale, relève Babacar Ndiaye, directeur de la recherche à l'institut WATHI.
Le principal obstacle à cette perspective est la constitution inattendue d'une coalition entre les partis des anciens présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, le Parti démocratique sénégalais et l'Alliance pour la République, qui réunissaient 102 sièges sur 165 au sein du Parlement sortant.
"Le principal défi pour Diomaye Faye est de savoir si les gens qui l'ont élu avec 54% des voix continuent de soutenir son programme", déclare le politologue Mamadou Seck.
"C'est la première fois que le Pastef décide d'y aller seul, sans coalition. Il semblerait qu'il souhaite tester sa force et son influence."
Les bureaux de vote ouvriront dimanche à 08h00 (GMT) et fermeront à 18h00.