L'Agent judiciaire de l'Etat sénégalais a saisi, mardi, la Cour suprême d'un pourvoi dans l'affaire de radiation des listes électorales qui l'oppose à l'opposant Ousmane Sonko, selon une information rapportée par le site d'information "Emedia".
L'Etat œuvre à casser la décision prise le 14 décembre dernier par le juge du tribunal d'instance de Dakar de réintégrer l'opposant sénégalais sur les listes électorales, alors que ce dernier a déposé lundi sa candidature à la présidentielle de février 2024 devant le Conseil constitutionnel.
"Après réception du pourvoi, la Cour suprême va statuer en chambres réunies. C’est la dernière carte de l’opposant dans cette affaire de radiation. Mais qui ne devrait pas remettre en cause le processus", précise le média.
Le tribunal de grande instance de Dakar avait ordonné, le 14 décembre courant, la réintégration de Sonko dans le fichier électoral, lui ouvrant la voie à une participation à la présidentielle.
"Le juge a annulé la mesure de radiation qui avait été prise par l’Etat du Sénégal contre Ousmane Sonko et a ordonné sa réintégration dans le fichier électoral", avait indiqué Bamba Cissé, un des avocats de l'opposant à la sortie de la salle de délibération.
"Cette décision qui vient de tomber est exécutoire. Même s’il y’a possibilité de recours, ce recours n’est pas suspensif », a relevé Abdoulaye Tall, un autre avocat de Sonko.
EL Hadj Diouf, avocat de l’Etat, avait alors annoncé un recours à la cour suprême pour l’annulation de la décision. L'Etat avait dix jours pour se pourvoir.
Moins de deux semaines après, soit ce lundi, Ousmane Sonko a déposé sa candidature à la présidentielle de février 2024 devant le Conseil constitutionnel malgré le refus de l'administration de lui livrer tous les documents nécessaires.
Le délai pour le dépôt des candidatures pour la présidentielle au Sénégal a expiré mardi à minuit.
Condamné par contumace en juin 2023 à deux de prison pour le délit de corruption de la jeunesse, le leader de Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique, et la fraternité (Pastef) avait été radié des listes électorales, perdant de facto le droit d’être candidat à une élection.
Sonko est écroué depuis le 28 juillet pour de lourdes charges dont "complot contre l’autorité de l’Etat", "actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves", ou encore "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste".
Les déboires du leader de Pastef ont démarré avec les accusations de viol portées à son encontre par une jeune dame travaillant dans un salon de beauté de la capitale en mars 2021 et ayant conduit à sa condamnation pour "corruption de la jeunesse".
L’opposant a de tout le temps pointé un complot ourdi au plus haut niveau de l’Etat pour l’écarter de la présidentielle du 25 février 2024.