Le président congolais Félix Tshisekedi a critiqué la force régionale déployée par les pays d'Afrique de l'Est dans les régions orientales de la République démocratique du Congo, laissant entendre qu’elle pourrait quitter le territoire congolais d'ici fin juin.
Le chef de l’Etat s'exprimait mardi depuis le Botswana où il effectue une visite officielle depuis lundi.
Tshisekedi a accusé lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue Mokgweetsi Masisi, les troupes des États d’Afrique de l’Est (EAC) de « cohabitation » avec les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) qu'elles sont censées combattre depuis leur déploiement en décembre dernier.
« Comme le mandat s'achève au mois de juin, si à cette date nous constatons que le mandat n'est pas rempli, nous allons décider de raccompagner ce contingent venu à la rescousse de la RDC avec honneur et les remercier pour avoir essayé d'apporter leur part à la solution de la paix en RDC », a affirmé en substance Tshisekedi.
« Il y a le commandant de la force de l’EAC (ndlr : le général Jeff Nyagah de nationalité kenyane) qui a démissionné de manière spectaculaire (en avril dernier) et, à la surprise de tous, évoquant des menaces auxquelles il ne nous a jamais fait part (…) Pourquoi ne nous a-t-il pas fait part de ces menaces ? », a-t-il poursuivi.
Le président Tshisekedi s'est dit « surpris » de la précipitation avec laquelle le Kenya a désigné le nouveau commandant de la force régionale de l’EAC « sans consultation comme si cette force n'appartenait qu’au Kenya ».
La force composée de milliers de soldats des armées du Kenya, du Burundi, du Soudan du Sud et de l’Ouganda avait été déployée pour désarmer quelques dizaines de groupes armés actifs dans la province du Nord - Kivu secoué par de larges offensives des rebelles du M23 depuis 1 an. Cette rébellion congolaise est accusée d’être soutenue par le Rwanda, ce que Kigali n’a eu de cesse de démentir.
Les autorités congolaises accusent la force régionale de ne pas combattre les rebelles du M23.
Les présidents des pays ayant envoyé des troupes assurent que leurs armées n’ont pas de mission offensive, alors que Kinshasa met la pression pour qu'elles mènent des combats contre les groupes armés.
Le Président s’est tourné vers la communauté des Etats d’Afrique australe (SADC) qui ont promis de déployer des troupes dans l'Est congolais en proie à des violences, sans préciser de date ni de nombre, lors d'un sommet, lundi, à Windhoek, capitale de la Namibie.