Par Kudra Maliro
La Journée de l’Enfant africain a été célébrée à Béni, dans l’est de la République démocratique du Congo par des conférences, des poèmes et des chants dédiés à la paix.
Le territoire de Beni est la cible d’attaques régulières perpétrées par le groupe rebelle ADF, entrainant des milliers de déplacés souvent accueillis dans des camps. Beaucoup d'enfants ne vont plus à l’école. Ils ont, pour la plupart, perdu leurs parents.
Pour cette journée, plusieurs enfants venant de différentes localités de la RDC se sont réunis pour déclamer des poèmes et autres déclarations sur la paix. Le thème choisi cette année en RDC est "lutter contre la désinformation et s’engager pour la paix"
Privilège Kathehero,14 ans, résidente de Beni, a déclamé un poème sur la paix, ovationné par un public séduit par ses vers.
"Cette année on est restés à la maison pendant plusieurs jours sans aller à l’école suite aux manifestations dénonçant l’insécurité. Mon poème sur la paix était le seul moyen de faire passer les messages aux autorités, pour qu'ils mettent fin à l’insécurité et faire respecter les droits de l’Enfants", affirme Kathehero.
"Ces chants de paix, ces poèmes et ces discours (sont une façon) pour les intervenants d’appeler (les décideurs) à s’engager pour les droits des enfants dans notre région", a déclaré Blessing Muteule, président du parlement des enfants dans la région de Beni dans l’Est du Congo.
"Je peux dire qu’ici à Beni dans l’Est du Congo, nous sommes en train de vivre la même situation que les enfants de Soweto (pendant l’Apartheid) en Afrique du Sud car ici les enfants ne partent plus à l’école à cause de l’insécurité", dit Enock Kambale, un jeune enfant de 17 ans, joint TRT Afrika.
Kambale appelle les autorités à garantir la sécurité des enfants pour qu’ils reprennent le chemin de l’école en toute quiétude.
"Nous sommes des enfants et nous ne voulons pas être mêlés à des affaires de la politiques…Nous voulons juste la paix" conclut Kambale.
Au total, 1,4 million de personnes, dont 850 000 enfants, ont été contraintes de fuir les violences dans l’est de la RDC. Pour le seul mois de juin, on estime à 60 000 le nombre de nouveaux déplacés, selon l’Unicef.