Le PPA-CI, le parti politique de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, conteste son absence de la liste électorale de 2023, comme en 2020, malgré sa nouvelle inscription et dénonce "une provocation", a indiqué le porte-parole du parti, Koné Katinan, dans un entretien accordé lundi à Anadolu.
"Nous prévoyons tout. C’est-à-dire à la fois l’aspect juridictionnel, en rappelant qu’il y a eu une décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme qui oblige la Côte d’Ivoire à inscrire le nom du président Laurent Gbagbo sur la liste électorale."
"Nous avons toutes les voies diplomatiques que nous envisageons".
"Toutes les voies politiques et les autres voies que la loi nous permet d’avoir. Les démonstrations dans la rue, si cela est nécessaire", a indiqué le porte-parole du PPA-CI (Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire).
Bien qu’acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l’humanité commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, Laurent Gbagbo reste sous le coup d’une condamnation à vingt ans de prison en Côte d’Ivoire pour le "braquage" de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011.
Malgré la grâce accordée par le président Alassane Ouattara en 2021, dans cette affaire, il reste déchu de ses droits civiques et politiques. D’où son retrait de la liste électorale.
"C’est une provocation", a poursuivi Koné Katinan.
Selon lui, après la radiation de Laurent Gbagbo en 2020, son parti a saisi la Cour Africaine des Droits de l’Homme qui a demandé à l’Etat de Côte d’Ivoire de l’inscrire. Et "c’est cet élément de droit qui a donné l’autorisation au président d’aller se réinscrire sur la liste électorale ".
Samedi, lors de la publication de la liste électorale à Abidjan, le président de la commission électorale indépendante (CEI), Kuibiert Coulibaly, a assuré que la CEI " ne s’acharne pas sur Laurent Gbagbo ".
Mais qu'elle "ne fait qu’exécuter ce que la loi dit".
Quelque huit millions d’électeurs sont appelés aux urnes le 2 septembre prochain pour renouveler les conseils municipaux et régionaux de la Côte d’Ivoire.
Pour Koné Katinan, cette décision de radiation de Laurent Gbagbo ne va pas conduire le parti à se retirer des prochaines élections régionales et législatives.
"Depuis que notre parti commence à monter en puissance, on pense qu’il inspire la crainte au gouvernement."
"Certainement, dans leur réflexion, en fragilisant le président, l’un des objectifs c’est de nous voir boycotter ces élections. Non ne leur offrons pas du tout cette possibilité".
"Notre mobilisation sert à la fois à préparer nos élections et à réinscrire le président Laurent Gbagbo. Donc, en nous battant pour la réinscription du président Laurent Gbagbo sur la liste électorale, nous profitons pour faire la mobilisation de nos militants", a-t-il conclu.