Quatre sites mémoriaux commémorant le génocide des Tutsi au Rwanda de 1994, durant lequel au moins 800 000 personnes avaient été tuées, ont été inscrits dans le patrimoine mondial de l'Unesco, a annoncé l'organisation onusienne jeudi .
La liste de l'Unesco comprend les sites mémoriaux du Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero .
Le site de Gisozi abrite, entre autres, les restes de 250 000 personnes retrouvées dans les rues, maisons, fosses communes et rivières de Kigali et ses environs, souligne ''africanews''.
Un musée retraçant l'histoire officielle du génocide au Rwanda est adjacent au Mémorial. On y trouve des vitrines exposant des crânes, fragments d'os, vêtements déchirés, ainsi que des images de cadavres entassés, des portraits de victimes et des armes, machettes, gourdins, fusils, utilisées par les génocidaires.
Les autres sites classés par l'Unesco ont été le théâtre de tueries parmi les plus sanglantes du génocide. Dans l'église de Nyamata (quarante kilomètres au sud de Kigali), 50 000 personnes qui voulaient s’y réfugier ont été massacrées en une journée.
L'église a été transformée ''en mémorial représentatif d'autres églises dans lesquelles sont mortes les victimes du génocide'', précise l'Unesco sur son site.
Sur la colline de Murambi, à environ 150 km au sud-ouest de Kigali, les autorités locales et les ex-forces armées rwandaises avaient appelé en avril 1994 les Tutsis à rallier un groupe scolaire technique en construction sous prétexte de garantir leur sécurité, avant de les tuer. Entre 45 000 et 50 000 personnes y ont péri.
Le site de Bisesero (ouest du Rwanda) commémore la résistance des Tutsi face aux génocidaires qui assassinaient des centaines de personnes dans les collines de cette région. Les massacres de Bisesero sont un épisode particulièrement sanglant du génocide.
La justice française a relancé en juin l'enquête sur la plainte déposée par plusieurs associations, qui accusent les forces de la mission militaro-humanitaire française Turquoise d'avoir, du 27 au 30 juin 1994, sciemment abandonné les civils Tutsis réfugiés dans les collines de Bisesero.