Pierre Kayondo arrêté ce samedi en France, faisait l'objet d'une enquête depuis fin 2021 après une plainte d'un collectif de victimes du Génocide Rwandais qui affirmait qu'il vivait au Havre, dans le nord-ouest du pays.
Pierre Kayondo a, selon une source judiciaire, été inculpé pour génocide, complicité de génocide, complicité de crimes contre l'humanité et entente en vue de commettre ces crimes.
D'après une autre source proche du dossier, il a été interpellé mardi par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine, sur la base d'un mandat d'amener émis par le juge d'instruction.
Kayondo a ensuite été placé en détention provisoire, selon les mêmes sources.
Cet homme politique rwandais était visé par une plainte avec constitution de partie civile du Collectif des parties civiles du Rwanda (CPCR) déposée en septembre 2021, et qui avait donné lieu à l'ouverture rapide d'une information judiciaire.
Dans sa plainte, le CPCR affirmait que Pierre Kayondo, "ancien préfet de Kibuye et ancien député" dans la préfecture de Gitarama, avait "activement participé à l'organisation des exterminations à Ruhango et à Tambwe dans la préfecture de Gitarama en permettant la constitution de groupes de miliciens interahamwe, en fournissant des armes et en participant à des réunions".
Pour Alain Gauthier, le président du CPCR, Pierre Kayondo, dont il évalue l'âge, à environ 70 ans, aujourd'hui, "était un proche de personnalités condamnées pour génocide", dont le colonel Aloys Simba et Ephrem Nkezabera, surnommé le "banquier du génocide".
Interrogés samedi par l'Agence France Presse, Alain Gauthier et sa femme Dafroza, qui ont co-fondé le CPCR, se sont félicités que leur "plainte ait été suivie d'une ouverture d'enquête et que la justice se soit intéressée à Kayondo.'' '' C'est bien" se sont-ils satisfaits.
Le génocide a fait plus de 800.000 morts selon l'ONU, essentiellement des Tutsi exterminés entre avril et juillet 1994.