L'opposant ougandais Kizza Besigye est "gravement malade" en prison, trois jours après avoir entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention, a annoncé jeudi à l'AFP l'un de ses avocats.
"Nous lui avons rendu visite à la prison hier, mais son état de santé est préoccupant. Il est gravement malade et a besoin d'une attention médicale urgente", a déclaré l'avocat Erias Lukwago.
Lukwago avait signalé mercredi que Besigye avait entamé une grève de la faim pour protester contre sa "détention illégale" et qu'il était trop malade pour assister aux audiences du tribunal.
"Il est incapable de sortir de sa cellule", a-t-il ajouté jeudi.
Il a ajouté que l'hôpital n'était pas équipé pour le soigner et "qu'il devrait être soigné en dehors de la prison s'il veut survivre".
"Alarmistes"
Le porte-parole de la prison, Frank Baine, a refusé de commenter l'état de santé de Besigye, mais a déclaré à l'AFP : "Nos installations médicales sont équipées pour prendre en charge la santé de Besigye, comme c'est le cas pour les autres prisonniers".
Il a qualifié les avocats de Besigye d'"alarmistes" et s'est engagé : "Nous gérerons son état de santé tant qu'il sera sous notre mandat".
Besigye était autrefois le médecin personnel de confiance du président Yoweri Museveni, mais il a rejoint l'opposition il y a 25 ans et s'est présenté sans succès quatre fois à l'élection présidentielle.
Il a été arrêté au Kenya en novembre et risque la peine de mort pour trahison dans le cadre d'une cour martiale que sa femme, Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA, a qualifiée de "mascarade".