Christian Tein, responsable de la CCAT (Cellule de Coordination des Actions de Terrain), assiste à la première assemblée générale de l'organisation qui s'est tenue à la tribu d'Azareu à Bourail, territoire français du Pacifique. / Photo: AFP

La mise en détention prochaine de Christian Tein, présenté comme le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), a été rapportée par BFMTV qui cite son avocat, après sa mise en examen à Nouméa.

Le procureur Yves Dupas a confirmé des "affectations en métropole" sans donner plus de précisions. Christian Tein devrait être incarcéré à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, a indiqué son avocat Me Pierre Ortent. Brenda Wanabo, chargée de communication de la CCAT, sera quant à elle détenue à Dijon.

Christian Tein avait été présenté à un juge d'instruction ce samedi, après son interpellation le 19 juin. Son arrestation, avec celle de dix autres personnes, fait suite à une enquête pour association de malfaiteurs et autres crimes graves, incluant des vols avec armes et des tentatives de meurtre sur des représentants de l'autorité publique.

Selon Yves Dupas, ces arrestations visent les "commanditaires présumés des exactions commises à compter du 12 mai 2024". Les autorités accusent la CCAT d'être à l'origine des violences, ce que l'organisation a toujours nié.

Pour rappel, des émeutes avaient débuté le 13 mai, notamment à Nouméa. Le Président français, Emmanuel Macron, a annoncé, lors d'une conférence de presse, le 12 juin courant, la "suspension" de la réforme du corps électoral qui avait mis le feu aux poudres en Nouvelle-Calédonie.

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Cette décision intervenait alors qu'après les votes du Sénat le 2 avril et de l’Assemblée nationale le 14 mai, le projet devait encore être adopté par le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Ce scénario est devenu hautement improbable après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, dimanche 9 juin. De facto, le chef de l’État français ne peut convoquer de Congrès depuis la dissolution de l’Assemblée.

"Nous pouvons convenir ensemble que les élections européennes auront eu raison de la loi constitutionnelle", avait réagi le Parti de libération kanak (Palika), dans un communiqué publié le 12 juin, le mouvement indépendantiste modéré appelant à "lever les barrages et les blocages".

Dans la cadre de la réforme électorale envisagée par Emmanuel Macron, environ 25 000 habitants, natifs ou résidents depuis dix ans de la Nouvelle-Calédonie, auraient pu intégrer les listes électorales, au risque de marginaliser le peuple autochtone kanak, selon les accusations des indépendantistes. Le mois dernier, l’annonce du projet de réforme avait provoqué des émeutes et des violences sans précédent, depuis les années 1980 sur le "Caillou".

Pour rappel, le Président français avait annoncé, le 9 juin courant, la dissolution de l'Assemblée nationale, après les résultats des élections européennes. Les Français sont appelés aux urnes le 30 juin (premier tour) et le 7 juillet (second tour) pour des législatives anticipées.

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