Le ministère soudanais de la santé a fait état ce dimanche de "22 morts et d'un grand nombre de blessés parmi les civils" à la suite de la frappe sur Omdurman, ville proche de Khartoum, dans le quartier de Dar al-Salam.
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné dimanche la frappe aérienne à Omdurman qui, selon lui, "aurait tué au moins 22 personnes et blessé des dizaines d'autres", a déclaré son porte-parole adjoint, Farhan Haq, dans un communiqué.
Antonio Guterres "reste profondément préoccupé par le fait que la guerre en cours entre les forces armées a poussé le Soudan au bord d'une guerre civile à grande échelle, ce qui pourrait déstabiliser l'ensemble de la région", a déclaré Farhan Haq.
Farhan Haq a parlé à cette occasion de " mépris total du droit humanitaire ".
On estime à 3 000 le nombre de personnes ont été tuées dans le conflit, des survivants ont fait état d'une vague de violences sexuelles et des témoins ont parlé d'assassinats ciblés en fonction de l'appartenance ethnique.
Les pillages et actions hostiles contre les civiles se sont généralisés et les Nations unies ont mis en garde contre la possibilité de crimes contre l'humanité dans la région du Darfour..
Une vidéo publiée par le ministère de la santé sur Facebook montre des corps apparemment sans vie après la frappe aérienne, dont plusieurs femmes. Le narrateur indique que les habitants "ont compté 22 morts".
Pour leur part, les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), qui combattent l'armée régulière, ont affirmé que la frappe avait tué 31 personnes.
Depuis le début de la guerre, les paramilitaires ont établi des bases dans des zones résidentielles et ont été accusés de forcer les civils à quitter leurs maisons.
Près de trois millions de personnes ont été déracinées par les combats au Soudan, dont près de 700 000 ont fui vers les pays voisins, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
Les Nations unies ont mis en garde contre la "dimension ethnique" du conflit dans la région occidentale du Darfour, où les États-Unis, la Norvège et la Grande-Bretagne ont accusé la RSF et les milices alliées d'être responsables de la plupart des violations généralisées.
Farhan Haq a exprimé son soutien aux efforts déployés par l'Union africaine et l'IGAD, pour mettre fin à la crise soudanaise.