Ce sera la première fois en plus de dix ans que des hommes capturés en mer seront jugés sur le sol indien pour piraterie, d'après le porte-parole de la marine Vivek Madhwal. / Image @thefirstindia

La trentaine de Somaliens accusés de piraterie et saisis par les forces de sécurités indiennes ont été ramenées ce samedi à Bombay pour être présentés à la justice, près d'une semaine après le sauvetage par la marine indienne d'un vraquier détourné.

Le MV Ruen, qui battait pavillon maltais, avait été saisi en décembre. Il s'agissait alors du premier abordage d'un cargo réussi par des pirates somaliens depuis 2017.

Le 17 mars, il a été repris à environ 480 kilomètres des côtes somaliennes par un commando de parachutistes indiens. Les militaires ont "encerclé et contraint" à la reddition les 35 pirates présents sur le vaisseau, selon la marine indienne.

Les 17 membres d'équipage, neuf Birmans, sept Bulgares et un Angolais, ont été secourus sans qu'aucun ne soit blessé. L'opération a été qualifiée de "succès majeur" par le propriétaire bulgare du vraquier, Navibulgar.

Le destroyer INS Calcutta, qui a mené le sauvetage long de 40 heures, est arrivé à Bombay samedi matin, transportant les 35 hommes, a déclaré la même source.

En vertu des lois du pays, les accusés encourent la peine de mort s'ils sont reconnus coupables de meurtre ou de tentative de meurtre, et la prison à perpétuité pour piraterie.

Les pirates somaliens étaient depuis longtemps à la recherche d'un "vaisseau-mère" capable d'abattre de grandes distances et d'aborder de plus gros navires. La force navale de l'Union européenne a indiqué que le MV Ruen avait en effet pu être utilisé pour le détournement réussi d'un autre vraquier, le MV Abdullah bangladais, le 12 mars.

Celui-ci erre depuis dans les eaux somaliennes, avec à son bord les 23 membres de son équipage retenus en otages.

Au moins 18 autres pirates présumés ont été capturés par la marine indienne en 2024.

L'Inde se déploie continuellement au large de la Somalie depuis 2008, mais a redoublé d'efforts en 2023 pour contrer une vague d'assauts en mer d'Arabie et les offensives en mer Rouge des rebelles yéménites houthis, soutenus par l'Iran.

Depuis le début des attaques houthies lancées en réponse à la guerre d'Israël contre le mouvement islamiste Hamas en Palestine, de nombreux cargos attendent au large des instructions sur la marche à suivre. Un com portement qui les rend vulnérables aux attaques, selon des experts.

AFP